Une jolie transposition que nous propose Lax avec cet album, en soulignant que les combats symboliques de Don Quichotte ont leurs équivalents dans l’Amérique d’aujourd’hui. L’inquisition existe toujours, notamment à travers la censure ou le prosélytisme permanent des télévangélistes, tout comme les croisades menées en terres d’islam, tandis que l’ultralibéralisme, internet et Big Brother n’ont rien à envier à la contre-réforme. Le risque de chercher en permanence des parallèles était de tomber dans des comparaisons tirées par les cheveux. Pour le coup, l’écueil est évité et Lax, après quelques albums plus consensuels, revient à un discours très à gauche pour dénoncer un modèle occidental où la dignité humaine n’a plus sa place et un système broyant les démunis et les petites gens. Je retrouve ici l’auteur engagé que j’avais adoré à l’époque de sa série « Le Choucas ».
Graphiquement, le dessin au lavis est parfait pour nous emmener sur la route avec Mike, du sud de Kaboul à New York en passant par l’Arizona.
Un album forcément picaresque et truculent. Indispensable pour tout amateur de Cervantès qui se respecte. Ça tombe bien, j’en suis un.
Un certain Cervantès de Christian Lax. Futuropolis, 2015. 204 pages. 26,00 euros.
Une nouvelle lecture commune que j'ai le plaisir de partager avec Mo'.