Choix étonnant, pas inintéressant, l’utilisation de la 3D dans un film qui à priori ne s’y prête pas. Probablement caprice artistique ou volonté de Wim Wenders de jouer avec un concept qui lui échappait. Narrativement parlant, nous sommes d’accord qu’elle ne sert strictement à rien (comme souvent), visuellement, il a accordé de l’attention sur la profondeur de champ et les plans, une réussite qui s’illustre surtout au début du film et qui fini par disparaître, oubliant même que le film est en 3D.
Le choix de James Franco. Autant il aime s’illustrer dans des œuvres indépendantes, avec plus ou moins de succès, encore plus qu’il a un capital sympathie indéniable et un certain talent (ou un talent certain), sauf que la mono expression à mi-chemin entre « ma beuh est super bonne au point que je ne peux ouvrir mes yeux qu’à 40% » et « deux mois que je me paie des insomnies », c’est irritant, et on a envie de le secouer ou de lui mettre une gifle.
L’histoire en elle-même est découpée en… bah en je ne sais pas trop quoi en fait. Succession de séquences longues où le propos n’est jamais clair, ne sachant pas où le film veut en venir, enchaînant les moments de vie, comme si on filmait votre quotidien, sauf que cela n’apporte rien à la narration. S’ajoute à cela des scénettes de quelques secondes à la Terrence Malik, contemplatives montrant des personnages continuant leur vie. Ok. Que doit-on comprendre ? Pendant que certains mènent leur vie tranquillement, ou qu’ils arrivent à surmonter un drame, ou que les difficultés s’enchaînent, la vie continue – ailleurs ?! Je vous avouerai que ce n’est absolument pas pertinent au visionnage, au point que l’idée vient seulement de surgir de mon esprit en écrivant ces lignes. Sur le coup, ce sont des apartés qui ne servent à rien et qui, encore, ne font rien avancer.
Enfin, les émotions. On est en droit d’attendre un torrent de larmes, voir une forte empathie pour les personnages lorsque le pire intervient, on veut avoir le cœur serré, se retenir de pleurer, parce que bon sang, c’est dur quoi ce qui leur arrive. Eh bien non ! La dureté de la vie coule sur nous telle la pluie sur un imperméable, et ça nous passe au-dessus royalement.
Every thing will be fine s’engage à retranscrire le quotidien dans son ennui et sa monotonie la plus totale, c’est réussi, imposant parfois des situations dramatiques complètement inutiles pour insuffler un dynamisme au récit qui aurait pu être apporter autrement. Le film image maladroitement les émotions et nous laisse insensible à un scénario qui devrait pourtant tous nous toucher, puisqu’il évoque tout simplement les cycles d’une vie.
Sortie en salles le 22 avril.