Jean-Baptiste Para – Une légère fièvre (2006)

Par Stéphane Chabrières @schabrieres

Perdre ce qui aurait pu être
a laissé une trace,
un mot vacant
du côté du feuillage
où le temps s’égoutte.
L’inerte contient une vitesse
que je n’atteindrai jamais.
C’est notre chambre sur la rue.
Je voudrais regarder ton visage
à l’instant où le monde prend feu.
Mais tout ce qui est
souffre d’être traduit.
Qui pourrait séparer les ombres
pour qu’à nouveau elles connaissent l’attente ?
Le poème s’apprend
à plat ventre dans les orties.
Je sais que je dois étouffer ma voix.

***

Jean-Baptiste Para (né en 1956)La faim des ombres (2006)