Terre Battue est de cette race de récit partant d'un élément social déclencheur - Jérôme est licencié et souhaite fonder sa propre boite - auquel des sous-intrigues en apparence détachées finissent par fabriquer une véritable loi de Murphy humaine. Preuve en est, la présence à la production des frères Dardenne dont on retrouve ici le goût pour un réalisme détaché de toute sensiblerie.
Olivier Gourmet a aussi fait le déplacement et s'incarne en ce monsieur tout le monde avec la sincérité et le stupéfiant charisme qu'on lui connaît si bien. Il est le pilier de cette (première) mise en scène signée Stéphane Demoustier qui fuit à la fois la gaucherie sentimentale et le misérabilisme qui lui tendent, avec pareil sujet, les bras.
La sourde mécanique de l'escalade dramatique est soigneusement lovée grâce à la simplicité avec laquelle elle est traitée, c'est à dire en une fausse banalité prête à l'implosion. Jusque dans un final presque trop abrupt, on serre les poings avec confiance, espérant ne pas se laisser aspirer à l'intérieur de ce beau drame de la banalité.
Terre Battue est disponible en DVD.