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Héloïse, ouille !

Publié le 21 avril 2015 par Entre Les Pages @EntreLesPages

Quand le tuteur d’Héloïse demande au célèbre théologien, philosophe, dialecticien et père de la scolastique Pierre Abélard de prendre en main l’éducation de sa filleule. Il ne s’attendait certainement pas à ce que naisse entre eux un amour aussi pur et profond au point qu’il en devienne un vrai symbole de liberté. Car en dehors de la vision que peut avoir Héloïse du mariage, les deux amants ont une sexualité plutôt « révolutionnaire ». Ils y ont même attaché une sorte de principe, leur « règlement intime » : « Tout ce que tu me fais, je te le fais, tout ce que je te fais, tu me le fais ».

Jusqu’à ce que la naïveté du Chanoine Fulbert atteigne ses limites, qu’Héloïse découvre qu’elle est enceinte et que la castration d’Abélard détourne son esprit de son occupation favorite. Quelques temps après, il est accusé de trithéisme suite à l’écriture de son ouvrage intitulé Theologia Summi Boni et échappe de peu au bûcher. Par amour, Héloïse, elle, accepte de s’enfermer dans un couvent parce que son époux a choisi cette voix pour lui-même.

Heloïse, ouille ! est un roman historique qui en dit bien plus que ces grandes lignes sur ce couple mythique et sur l’époque à laquelle ils ont vécu. Un hommage rédigé par l’auteur du Montespan qui, une fois de plus, a trouvé l’inspiration à chaque ligne. Agrémenté de petites images et de lettres que s’échangent Héloïse et Abélard, le texte a trouvé là un maître en descriptions, insinuations et jeux de mots. Attention, même « préparé », le lecteur peut être surpris par les grands et fins moments lubriques auxquels il assiste. Autant que par la passion qui lie les amoureux d’ailleurs. Et jusqu’au bout, cette « franchise » de la plume rattachée à cet amour inconditionnel fait rire. L’Histoire du point de vue de Jean Teulé, c’est quand même quelque chose !

Héloïse, ouille!

Présentation de l’éditeur :
À la fin de sa vie, Abélard écrivait à Héloïse : « Tu sais à quelles abjections ma luxure d’alors a conduit nos corps au point qu’aucun respect de la décence ou de Dieu ne me retirait de ce bourbier et que quand, même si ce n’était pas très souvent, tu hésitais, tu tentais de me dissuader, je profitais de ta faiblesse et te contraignais à consentir par des coups. Car je t’étais lié par une appétence si ardente que je faisais passer bien avant Dieu les misérables voluptés si obscènes que j’aurais honte aujourd’hui de nommer. » Depuis quand ne peut-on pas nommer les choses ? Jean Teulé s’y emploie avec gourmandise.

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