Le seul réconfort trouvé pendant le plus long mouvement social de la radio publique, fût la playlist de France Inter. Pendant 28 jours, le programme musical de secours a été unanimement salué sur les réseaux sociaux. Cet engouement pour le travail remarquable de prescription musicale donne à France Inter des idées de web radio.
Les cinq programmateurs de France Inter doivent créer une playlist de 24 heures, mise à jour tous les quatre mois, qui se déclenche automatiquement au moindre incident technique. Ce programme de secours permet de révéler l’élaboration d’un paysage musical ambitieux. France Inter accorde en effet une place primordiale au travail d’éditorialisation qui « a porté des générations d’artistes ». Si aujourd’hui 82% des découvertes musicales se font encore par la radio, c’est incontestablement grâce au travail de ces professionnels qui apportent une expérience unique et personnalisée aux auditeurs. Ce savoir-faire se distingue clairement de l’utilisation d’algorithmes propres aux plateformes numériques de streaming. L’enthousiasme des auditeurs prouve qu’il existe une forte demande pour ce type de sélection de musiques alternatives.
Cette radio éphémère a été un vrai test pour l’élaboration d’une web radio baptisée « France Inter Musique ». On peut déjà retrouver sur le site officiel de France Inter le détail de la playlist de grève, le blog des programmateurs de France Inter « L’oreille en pointe » et, dès le mois de juin, le troisième volume d’« Esprit Inter », le traditionnel CD qui reprend les playlists de grève plébiscitées par les auditeurs. Didier Varrod, Directeur de la musique à France Inter, annonce qu’un travail est en cours sur « les fondamentaux » de cette web radio. Les réseaux sociaux auront également un rôle important à jouer pour repousser les frontières de l’interactivité, historiquement endossée par le téléphone. Les auditeurs pourront ainsi être acteurs de ce média en dialoguant instantanément entre eux et avec leur radio.
France Inter poursuit ainsi avec ambition sa mutation pour renforcer sa place prépondérante au sein de l’écosystème des médias français.