6 types différents d’obésité ? C’est ce que suggère cette étude, chaque type devant bénéficier, dans l’idéal, d’un programme de traitement ciblé. Ses conclusions, présentées dans le Journal of Public Health, appellent donc à tenir compte de l’hétérogénéité importante de la maladie et à opter tant que possible pour un » traitement personnalisé » de l’obésité.
Les chercheurs de chercheurs de l’Université de Sheffield (UK) et de la Harvard School of Public Health (US) ont analysé les données de plus de 4.144 adultes obèses (IMC>30 et IMC moyen=34), âgés en moyenne de 56 ans, à 58% des femmes, participant à la cohorte Yorkshire Health Study. L’objectif était de définir des phénotypes d’obésité ou des clusters de patients présentant les mêmes caractéristiques cliniques. Les participants ont complété par questionnaire, adressé par leur médecin généraliste, toutes informations sociodémographiques et de mode de vie, dont leur régime alimentaire, pratique d’exercice physique, consommation d’alcool et interventions déjà entreprises pour perdre du poids. L’analyse aboutit à 6 clusters de personnes obèses.
· Cluster 1 : Jeunes femmes obèses mais en bonne santé sans » trop » de complications liées à l’obésité, comme le diabète de type 2
· Cluster 2 : Buveurs excessifs d’alcool (en moyenne 12 unités par semaine)
· Cluster 3 : Adulte plutôt dépressif et anxieux d’âge moyen, en majorité des femmes, avec mauvaise santé mentale et peu de sentiment de bien-être
· Cluster 4 : Adultes d’âge mûr, riches et en bonne santé, mais avec consommation d’alcool élevée et hypertension artérielle
· Cluster 5 : Adultes âgés plutôt heureux (bonne santé mentale) mais avec maladies chroniques (type arthrose)
· Cluster 6 : Personnes vulnérables et démunies, avec mauvais résultats de santé et plusieurs maladies chroniques.
Il est clair, à la lecture de ces clusters que différents patients de différents clusters nécessitent des interventions différentes. Ainsi, l’obésité de certains peut être liée à la consommation d’alcool, tandis que pour d’autres, au manque d’exercice et à une mauvaise alimentation. L’idée est donc qu’il serait légitime de connaître ces sous-groupes de l’obésité, de définir pour chaque patient son appartenance à tel sous-groupe pour mieux adapter les interventions et le traitement.
En conclusion, dans le traitement de l’obésité, il est primordial de tenir compte de l’hétérogénéité importante des sujets, de leurs modes de vie et de leurs caractéristiques cliniques :Ainsi, concrètement, si la perte de poids est une mesure à envisager pour tous les patients obèses, pour certains d’entre eux, ce ne sera pas la priorité. Différents phénotypes de patients obèses répondront mieux à différents types d’interventions (ex. programmes d’exercice ou groupes de soutien comportemental).
Source:Journal of Public Health April 18 2015doi: 10.1093/pubmed/fdv040Who are the obese? A cluster analysis exploring subgroups of the obese