Peranakan, en langue malaise, signifie "fils de".
C'est la culture spécifique des Chinois des Détroits. Ceux qui sont venus de la Chine du sud et se sont installés avec l'appel d'air que constituait à partir du premier quart du XIXème siècle la création du comptoir britannique par Stamford Raffles, ont fondé des familles en épousant des jeunes filles des villages autochtones.
Ils ont développé un mode de vie fait de confort, très fortement marqué par la tradition chinoise, mais pas seulement. Le mariage tient une place prépondérante dans la vie ici comme partout ailleurs.
Ils ont surtout trouvé du travail, fondé des entreprises, fait du commerce pour et avec les Anglais, se sont occidentalisés à leur contact, mais sans jamais renier leurs racines.
Nombre d'entre eux ont joué un rôle prépondérant dans le commerce, la politique et les affaires sociales depuis le XIXème siècle. On admire ici leurs décorations.
Leur art est fait de couleurs chaudes, de motifs de fleurs et d'oiseaux sur fond turquoise ou rose, les broderies des kebayas (la blouse portée au-dessus du sarong en batik et rituellement fermée par 3 broches d'or) et de perles de verre confinent aux chef-d'oeuvres.
Une partie des collections du musée avait été exposée en 2010 au Musée du Quay Branly. Je les ai revues avec plaisir. Sans manquer de prendre Claude en photo dans un magnifique fauteuil sculpté et incrusté de nacre, qui faisait partie du trousseau d'une jeune et riche mariée.
Autels d'ancêtres, tenues de dames, cortège de mariage (les cérémonies se succèdent pendant 12 jours !), table de famille dressée pour un festin ...
Vous remarquerez que u point de vue de la mode, nous sommes, Claude et moi, tout à fait "raccord" !