Nous sommes « dominés » par une toute petite caste. Une curieuse combinaison d’une poignée d’inspecteurs des finances, généralement diplômés d’HEC, et, peut-être plus surprenant, de voyous. Ce monde, qui n’a pas de couleur politique, est fasciné par l’argent. Nicolas Sarkozy en est « le symptôme », pas la cause. Stéphane Richard, l’actuel PDG d’Orange, lui, est son idéal. Il a gagné 30m€ dans une opération financière. Curieusement, Mitterrand serait à l’origine de cette passion de l’argent. Il en a donné beaucoup à ceux dont il a nationalisé les entreprises. Il les a libérés d’un outil industriel poussif pour leur ouvrir le monde de la finance-casino.
Cette caste appartient à la nouvelle classe des hyper-riches internationaux. Elle partage même sa haine du pauvre, ou "paresseux". Elle a muselé la justice, dont elle a très peur, acheté la presse. La Caisse des Dépôts finance les projets de ses copains. Les partenariats publics privés distribuent l’argent public au privé, par milliards (cf. les autoroutes). Et la mode du nucléaire pourrait s’expliquer par les rétrocommissions. Les partis touchent une part du prix des projets internationaux dans lesquels les entreprises françaises sont engagées. Or, il y en a de moins en moins. On a cru que le nucléaire serait un nouveau Far West.
Cependant, la France a peut-être une particularité. C’est le « déshonneur ». Cette caste n’a pas eu à conquérir le pouvoir. On le lui a donné. Pour servir les intérêts du pays. Elle a trahi sa mission. C’est un phénomène récurrent dans l’histoire française. L’élite se corrompt, exploite le pays, le conduit à la ruine, ce qui provoque une révolution. Et c’est reparti pour un tour.
(Et, ce qui est quelque peu ennuyeux, le livre laisse entendre qu'en y mettant les formes il est assez facile de l'acheter, y compris lorsque l'on est étranger.)