Ce troisième tome reprend les épisodes #11 à #16 de la série US et poursuit donc la croisade de ce Spider-Man plus radical et plus violent, dont le corps est désormais possédé par l’esprit d’Otto Octavius.
Si la lutte pour le corps de Spider-Man était encore l’enjeu principal du volet précédent, Otto Octavius est dorénavant seul maître à bord. Le fantôme de Peter Parker semble avoir définitivement disparu, abandonnant l’identité de Spider-Man à son pire ennemi. Dan Slott n’a donc pas profité de l’affrontement du tome précédent pour revenir à un statu quo en remettant Peter aux commandes de son propre corps et il pousse même le bouchon un peu plus loin en se débarrassant définitivement de l’ectoplasme du Spider-Man original, qui hantait jusque-là cette saga en commentant les actions de son successeur à voix haute. Maintenant que le côté fun et boy-scout trop gentillet de l’original n’est plus présent, l’usurpation d’identité audacieuse entamée par Dan Slott est donc totale. Le lecteur a donc uniquement droit à ce Spider-Man plus méchant, plus efficace et plus calculateur, qui met de surcroît toute son intelligence au service d’une croisade mieux planifiée et plus professionnelle.
En première partie d’album, le Spider-Man Supérieur rejoint le Raft afin d’éviter l’évasion d’Alistair Smythe, alias l’Anti-Araignée, juste avant son exécution. La deuxième moitié du tome montre un super-héros bien décidé à nettoyer le quartier d’Hell’s Kitchen de fond en comble en prenant d’assaut la forteresse Shadowland de Wilson Fisk. Beaucoup d’action au programme donc et un Spider-Man qui planifie chaque intervention dans les moindres détails et qui ne fait plus dans l’humour et dans la dentelle. En fin d’album, le lecteur se retrouve donc avec un héros pourvu d’une nouvelle base et ayant les choses bien en main, malgré la présence d’une nouvelle menace dont l’auteur dévoile l’identité. Si cela fonctionne à merveille, je dois bien avoué que l’ancien Spidey et son humour à la con commencent à me manquer, que ce soit sous la forme de fantôme ou non.
Visuellement, Giuseppe Camuncoli livre de l’excellent boulot sur les épisodes #11 et #13, tandis que le très talentueux Humberto Ramos livre des planches moins détaillées mais encore plus dynamiques et spectaculaires sur les épisodes #14 à #16.