S’ouvrant sur un portrait composé par Claude Burgelin, le numéro 33 des Moments Littéraires consacre son dossier à Lydia Flem, écrivain et photographe, auteur d’essais sur Freud et Casanova ainsi que d’une trilogie familiale (Comment j’ai vidé la maison de mes parents, Lettres d’amour en héritage, Comment je me suis séparée de ma fille et de mon quasi-fils).
Encore étudiante, Lydia Flem a été l’assistante de Ménie Grégoire pour son émission La Responsabilité sexuelle. Une expérience enrichissante, à l’issue de laquelle elle se dit « qu’il fallait trouver d’autres réponses que la radio, que cela ne pouvait être un show. » Elle devient psychanalyste, en réaction à cette « absence, durant sa toute petite enfance, de mots pour exprimer les traumatismes de sa famille ». Une tragique histoire familiale : grand-père exilé de Russie et assassiné, mère déportée à Auschwitz, père prisonnier des nazis. Dans son entretien avec Gilbert Moreau, elle précise : « Du côté de mon père, il n’y avait quasiment rien à transmettre et ce rien me pèse toujours comme l’absence de tombe pour mes grands parents. D’ailleurs, si mes parents ont tant accumulé au cours de leur vie, c’était sans doute pour former un rempart contre le vide qui les avait précédés ».
Suivent quelques textes, dont une Lettre à Paul Celan, que sa mère a connu dans sa jeunesse. Lydia Flem évoque cette rencontre. « Avant la guerre, à Tours, tu avais deux amis, l’un s’appelait Marcel, l’autre Paul. Tu aimais le premier, le second était amoureux de toi. Quarante ans après la guerre, tu appris incidemment ce qu’il advint de ce dernier. Tu en fus bouleversée. Je t’en voulais d’avoir préféré le pharmacien au poète. Je lui adressai une lettre imaginaire. »
Ce numéro contient aussi des extraits du Cahier du peintre Serge Poliakov. Quittant la Russie, il s’installe à Paris en 1923. Ses notes et aphorismes témoignent de l’intensité de sa recherche artistique.
« Contrôlez votre imagination, ne lui laissez pas libre cours, sinon elle vous mènera au chaos. »
« Un tableau doit être monumental, c’est-à-dire plus grand que ses dimensions. »
« C’est une erreur d’attendre l’inspiration. Elle ne vient qu’au cours du travail incessant. »
Les Moments Littéraires, BP 30175, 92186 Antony Cedex. 12 €.
http://pagesperso-orange.fr/lml.info/
S’ouvrant sur un portrait composé par Claude Burgelin, le numéro 33 des Moments Littéraires consacre son dossier à Lydia Flem, écrivain et photographe, auteur d’essais sur Freud et Casanova ainsi que d’une trilogie familiale (Comment j’ai vidé la maison de mes parents, Lettres d’amour en héritage, Comment je me suis séparée de ma fille et de mon quasi-fils).
Encore étudiante, Lydia Flem a été l’assistante de Ménie Grégoire pour son émission La Responsabilité sexuelle. Une expérience enrichissante, à l’issue de laquelle elle se dit « qu’il fallait trouver d’autres réponses que la radio, que cela ne pouvait être un show. » Elle devient psychanalyste, en réaction à cette « absence, durant sa toute petite enfance, de mots pour exprimer les traumatismes de sa famille ». Une tragique histoire familiale : grand-père exilé de Russie et assassiné, mère déportée à Auschwitz, père prisonnier des nazis. Dans son entretien avec Gilbert Moreau, elle précise : « Du côté de mon père, il n’y avait quasiment rien à transmettre et ce rien me pèse toujours comme l’absence de tombe pour mes grands parents. D’ailleurs, si mes parents ont tant accumulé au cours de leur vie, c’était sans doute pour former un rempart contre le vide qui les avait précédés ».
Suivent quelques textes, dont une Lettre à Paul Celan, que sa mère a connu dans sa jeunesse. Lydia Flem évoque cette rencontre. « Avant la guerre, à Tours, tu avais deux amis, l’un s’appelait Marcel, l’autre Paul. Tu aimais le premier, le second était amoureux de toi. Quarante ans après la guerre, tu appris incidemment ce qu’il advint de ce dernier. Tu en fus bouleversée. Je t’en voulais d’avoir préféré le pharmacien au poète. Je lui adressai une lettre imaginaire. »
Ce numéro contient aussi des extraits du Cahier du peintre Serge Poliakov. Quittant la Russie, il s’installe à Paris en 1923. Ses notes et aphorismes témoignent de l’intensité de sa recherche artistique.
« Contrôlez votre imagination, ne lui laissez pas libre cours, sinon elle vous mènera au chaos. »
« Un tableau doit être monumental, c’est-à-dire plus grand que ses dimensions. »
« C’est une erreur d’attendre l’inspiration. Elle ne vient qu’au cours du travail incessant. »
Les Moments Littéraires, BP 30175, 92186 Antony Cedex. 12 €.
http://pagesperso-orange.fr/lml.info/