Faire du shopping dans un hôtel et y voir des oeuvres d’artistes contemporains en vue ? Ca n’a rien d’extravagant et c’est même en train de devenir une tendance forte des hôtels de luxe.
En effet, que faire quand la concurrence devient de plus en plus forte ? Face à Airbnb notamment, l’hôtellerie doit se démarquer, préciser sa valeur ajoutée, légitimer ses prix et s’adapter aux demandes de la nouvelle clientèle internationale.
L’Ace Hotel par exemple dispose d’un concept store à la Colette. Les boutiques Opening Ceremony et Project No. 8 y ont ouvert un corner. Elles offrent une sélection pointue d’articles de voyage, de vêtements, souvenirs et accessoires. Il s’agit du même phénomène que dans les aéroports. Pas besoin de se rendre dans le coeur de la ville, le shopping peut se faire du terminal de l’aéroport ou du lobby de l’hôtel.
Opening Ceremony dans le lobby de l’Ace Hotel
Autre tendance lourde : l’art ! Il faut savoir que l’art est le premier poste de dépenses des super riches. Le deuxième : le tourisme ! Pourquoi ne pas combiner les deux ?
La nouvelle clientèle ne s’intéresse plus aux chaînes de luxe standardisés. Adieu l’univers « mode » inspiré de toiles d’Andy Warhol, bonjour les artistes de rue qui tagguent les murs des chambres et les pointures de l’art contemporain mondial qui décorent les lobbys et couloirs. La frontière entre installation artistique et expérience hôtelière se réduit.
Lorsque The Mark, prestigieux hôtel 5 étoiles de New York, a été entièrement refait, le lobby a été orné d’oeuvres d’art réalisées sur mesure par d’excellents artistes européens. Les clients se sont lassés de ce qui est ostentatoire, ils veulent une atmosphère plus authentique et apprécier la pâte d’un artiste.
Le Gramercy Park Hotel dispose quand à lui d’une collection d’art, digne du MOMA. Dans le lobby de l’hôtel trônent des oeuvres d’artistes de rang international : Andy Warhol, Jean-Michel Basquiat, Damien Hirst, Richard Prince, Keith Haring,… La décoration avait été confiée, suite à la rénovation de l’hôtel en 2006, à Julian Schnabel, artiste et réalisateur de films.
Intérieur du Gramercy Park
The James New York va encore plus loin en travaillant avec un collectif d’artistes de SoHo, Artists Space, et en développant un « Corridor Arts Program » : les artistes choisis disposent d’un studio pour travailler et créent des oeuvres spécialement pour l’hôtel. Le luxe se veut visuel et culturel !
The Quin dispose d’une excellente programmation artistique. Si cette immersion artistique ne suffit pas aux clients, ils peuvent toujours solliciter leur concierge personnel qui leur obtiendra une visite privée au MET en dehors des heures d’ouverture.
Lobby du Quin
Peintures et sculptures ornent les couloirs du Chambers, tandis que ses chambres s’apparentent à des lofts d’artistes, décorées des oeuvres d’art.
Un couloir du Chambers Hotel
Enfin, l’Ace Hotel fait la belle part aux street artists locaux. Ce sont eux qui décorent de graffitis les chambres. L’hôtel valorise un métissage entre art moderne, art urbain et esprit vintage.
Les hôtels new yorkais n’ont pas fini d’innover et de nous surprendre. Leur survie en dépend !