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Lorsqu’ils ont pris place sur la scène de Petit Bain à l’occasion de leur ultime venue à Paris le 9 octobre dernier, les Bitchin Bajas de Cooper Crain ont envoyé le bateau dans l’espace, noyant le public présent dans une cosmologie charnellement pétrie d’Ondes Martenot, dressant avec panache un pont entre Terry Riley et Klaus Schulze. La redescente fut insupportable, la terre ferme devenant bien trop tangible pour être acceptée telle quelle. L’annonce par Hands in the Dark de la sortie le 4 mai prochain du EP Transporteur des américains, faisant suite presque un an après à leur album éponyme paru en août dernier sur Drag City, s’administre ainsi telle une ineffable dose d’ambient psychédélique de bien meilleure qualité que celle que l’on essaye de nous fourguer sous couvert de festival bardé d’intrus. Saillant de flûte, saxophone et xylophone, Transporteur inhibe les horloges, et fait glisser le temps dans un confortable mantra analogique, où la puissance de la répétition fait oublier tout soupçon rythmique ou mélodique. De la musique vraiment pas comme les autres, dont Planète T, second extrait révélé après Marimba, laisse entrevoir l’évidence chamanique.
Crédit photo : Alex Marks
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