:star: Ne deviens jamais vieux de Daniel Friedman
Broché: 315 pages
Editeur: J’ai lu
Date de sortie : 4 mars 2015
Collection : J’ai lu Thriller
Langue : Français
ISBN-10: 2290072591
ISBN-13: 978-2290072592
Disponible sur liseuse : OUI
Prix éditeur : 7€40Résumé :
«Aussi déjanté qu’un film des frères Coen, un roman culte.» Ne deviens jamais vieux ! À l’âge de 87 ans, Buck Schatz, ex-flic aux méthodes peu orthodoxes, jouit d’une douce retraite et s’adonne sans compter à ses deux vices : fumer et assassiner son entourage de ses traits d’humour cinglants. Un jour, Buck apprend que Ziegler, le SS qui l’avait torturé en France pendant la guerre, aurait fui l’Allemagne avec un trésor. Il décide de partir à sa recherche et de s’emparer des lingots. Or il n’est pas le seul à se lancer sur les traces du nazi. Mais pour Buck, ce n’est pas forcément un problème.
Mon avis:
Buck Schatz est le genre de héros qu’on adore détester. Grincheux, sarcastique à souhait, plus préoccupé par ses problèmes de santé que par ce que ressent son entourage quand il le tacle à coups de répliques assassines. Un Dr House avec 40 ans de plus. Car Buck n’est pas le prototype du fringant héros parti en croisade contre un criminel nazi en fuite depuis la fin de la guerre. L’ancien flic, à la réputation de gros dur, est un retraité haut en couleur de 87 ans avec tous les inconvénients qui vont avec son âge. Mais malgré son sale caractère, Buck est un homme attachant, à sa manière. Complètement déconnecté de la vie de son temps, le vieil homme ressasse ses heures de gloire, mais aussi ses souvenirs de guerre. C’est au cours de son emprisonnement dans un camp nazi pendant la Seconde Guerre mondiale qu’il rencontre Heinrich Ziegler, un SS qui l’a torturé. Quand Buck apprend que non seulement son tortionnaire est toujours vie, mais qu’en plus il a en sa possession un trésor de guerre d’une valeur inestimable, le retraité reprend du service pour partir dans une chasse au trésor à l’issue hasardeuse.
Un des trois meilleurs côtés de la vieillesse, c’est qu’on est plus obligé de faciliter la vie des gens.
Les deux autres, c’est qu’on peut fumer et dire aux autres ce qu’on pense d’eux.
Mais pas facile de poursuivre un criminel de guerre même si ce dernier n’est plus très fringant non plus, surtout quand la rumeur sur ce fameux trésor se répand et que les convoitises des uns et des autres prennent une tournure violente. Les meurtres et les rebondissements s’accumulent sur la route de Buck et le mettent en mauvaise posture. Aidé par son petit-fils, surnommé Téquila, notre héros bourré de rhumatismes va démêler peu à peu ce sac de nœuds.
Ce polar est vraiment une sympathique découverte. Écrit à la première personne, la verve du vieux Buck nous apparaît dans toute sa splendeur. Le style est direct, presque oral parfois, mais surtout nous plonge dans l’esprit pas toujours très clair de l’octogénaire. Autodérision, ironie, humour noir et caractère de cochon sont les maîtres mots de ce roman qui repose pour beaucoup sur sa figure centrale. L’intrigue, bien que classique, est elle aussi enlevée et dynamique, jouant brillamment avec les codes du genre. On a l’impression de replonger dans le cinéma des années 70 avec ses images de flics gros durs à la Clint Eastwood ( d’ailleurs il paraît, d’après Buck, qu’on s’est inspiré de lui pour le personnage de l’inspecteur Harry … Les sources sont à vérifier bien sûr…).
Malgré tout, derrière cette apparente légèreté, on décèle une certaine amertume que laisse pressentir le titre. On ne peut pas passer à côté de la frustration de ce vieillard qui se démène contre un corps qui le lâche peu à peu et un passé pesant.