Un samedi après-midi l'exercice est devenu écologique en s'exerçant au furoshik.
Le mot désigne la technique japonaise du pliage et du nouage de tissu destinée à l’emballage des cadeaux, le transport des effets personnels et des objets de la vie quotidienne. Il est apparu à l’époque Nara (710-794 ap JC) sous le nom de Tsutsumi, pour garder des objets de valeur comme les objets du trésor impérial de Shoso-in au temple Todai-ji à Nara.
Il prendra au fil des siècles des noms différents mais aura toujours plus ou moins la même utilisation par la population qui a trouvé ce moyen pratique et rapide pour emballer leurs effets personnels et se déplacer rapidement lors des pèlerinages ou en temps de guerre pour éviter les pillages.
Enfin le mot furoshiki (étaler au bain) apparait à l’époque Muromachi (1336-1573) lorsque le shogun Ashikaga Yoshimitsu fait construire un grand bain dans sa résidence à Kyôto et y invite de nombreux seigneurs qui utilisent ce tissu au blason de leur famille pour éviter de mélanger les kimonos et autres effets personnels
La technique est donc japonaise. Dans ce pays et depuis une dizaine d’année, le Ministère de l’environnement prône le développement de ce geste écologique pour lutter contre la surconsommation des sacs plastiques et des emballages papier. Le furoshiki s’inscrit parfaitement dans la politique des 3R (réduire, réutiliser, recycler), proche du mouvement Mottainai (l’expression exprime le désappointement consécutif au sentiment de gaspillage) qui lutte entre autre pour une meilleure utilisation des ressources de la terre.
Après avoir choisi le morceau de tissu le plus inspirant il a fallu en premier lieu apprendre à faire le nœud de base, sorte de double nœud.
Avec une méthode semblable on peut emballer un livre, un IPad ... la liste est infinie.
La seule vraie difficulté consiste à automatiser la façon de faire un nœud. Chacune à sa façon mnémotechnique pour y parvenir. Ce petit film aidera peut-être les lecteurs qui n'ont pas bénéficier de la séance. Il est un peu long mais très complet.
Si vous n'avez pas la patience de le visionner voici la méthode résumée en image. Il faut avant tout assouplir le tissu et le rassembler souplement. Les mamans qui ont pris l'habitude de porter leur bébé avec un tissu le maitrisent bien.
Nous voilà prêts pour faire un sac en suivant le déroulé des photos. Il faut juste veiller à plier le carré en deux endroit contre endroit. Ce type de contenant est très joli réalisé avec un carré de soie ancien, ce qui est là encore une démarche qui s'inscrit dans le mouvement Mottainai.
Maintenant avec deux poignées. Ici on a pris des bracelets pour faire la démonstration mais dans l'idéal il vaut mieux récupérer des poignées en cercles de bambous de sacs anciens et abimés, donc recyclables.
Voilà comment emballer deux bouteilles. On les place comme indiqué sur la photo (en laissant la largeur d'une main entre les deux culots) avant de replier le tissu puis de rouler bien serré.
Cet art est véritablement un acte écologique. 7 milliards de sacs sont gaspillés en France /an (environ 110 sacs/hab/an) et se dégradent au bout de 100 à 400 ans. 11 millions de tonnes de papier sont consommés chaque année en France dont 50 millions de rouleaux de papiers cadeaux vendus. Ces papiers cadeaux sont souvent non recyclables alors que le tissu est réutilisable.
C'est pourquoi à partir du 1er janvier 2016 les sacs plus fins, tels ceux des rayons primeurs jetés après une seule utilisation, seront bannis des grandes surfaces. Et la vaisselle en plastique jetable interdite à partir de 2020. On peut donc s'entrainer dès maintenant ... et remercier Cora et Brigitte de nous permettre d'être ne avance sur notre temps avec une méthode qui a fait ses preuves des siècles durant.
Pour connaitre les prochains ateliers, contacter Brigitte Leclère
Librairie du Vieux Châtenay
4 rue Henri Marrou, 92290 Chatenay-Malabry 01 40 91 47 47