Magazine Moyen Orient

Le Plan Azur en question.

Publié le 20 avril 2015 par Fouzi53 @fouzi53

Tamuda Bay

La signature en 2001 de l’accord d’application de l’accord cadre 2001-2010, prévoyait un positionnement offensif  sur le segment balnéaire afin que celui ci représente 70% de l’offre soit une capacité additionnelle de 65000 chambres. Ceci devait se traduire par le lancement de 4 à 5 nouvelles stations avec l’objectif d’une offre balnéaire permanente au Sud, renforcée par une offre méditerranéenne de qualité de Mai à Septembre. Il n’est écrit nulle part, qu’il fallait les lancer en même temps.

Les sites devant accueillir ces stations étaient déjà identifiés: Saidia, Khmis Sahel(Lixus), Haouzia( Mazagan), Essaouira( Mogador), Taghazout et Guelmim ( Plage Blanche). Le programme de ces stations a été défini en concertation public/privé afin de concevoir une offre globale de qualité, harmonieuse, cohérente et adaptée aux différentes exigences de la demande touristique.

Jusque là, je ne fais que citer les termes de l’accord cadre signé à Agadir le 29 Octobre 2001 entre le gouvernement représenté à l’époque par Le Ministre de l’économie, des Finances, de la privatisation et du Tourisme, Monsieur Fathallah Oualalou; Le Président de la CGEM, Monsieur Hassan Chami et le Président de la Fédération du Tourisme de la CGEM, Monsieur Mohamed Benamour; lors des Premières Assises du Tourisme en présence de Sa Majesté Le Roi.

Je rappelle que l’on parlait de 65000 chambres soit 130000 lits sur l’ensemble des 6 stations, donc dés le départ était écartée l’idée de méga stations du type Antalya ou Sharm Cheikh et de facto un tourisme de masse. Le Maroc a opté pour un tourisme à haute valeur ajoutée et se positionnait d’emblée pour une offre qualitative et non quantitative, synonyme d’un produit de qualité, des stations nouvelles générations, comme on se plaisait à le dire, afin de drainer des investisseurs et une clientèle haute gamme.

Vision  2010, toujours en matière de balnéaire prévoyait la consolidation et la restructuration du balnéaire existant en l’occurence la baie d’Agadir, Tanger et le littoral de Tétouan.

Donc, la stratégie balnéaire du Maroc a été bien pensée, bien réfléchie et c’est sa mise en exécution qui a posé problème puisque 14 ans plus tard, tous les chantiers entamés peinent à voir le jour, et la baie d’Agadir dont la station Taghazoute a été dés 2001 attribuée au Saoudien Dallah Al Baraka est en train de naitre aux forceps selon une expression chère au Ministre Haddad.

Quid de Saïdia, de Mogador, de Lixus, de Mazagan et de Plage Blanche? Cette dernière, qui est la mieux positionnée côté climat et ensoleillement, n’a toujours pas trouvé preneur, quand aux autres, elles n’ont de station que le nom, car la capacité hôtelière fait toujours défaut, au profit d’une capacité immobilière qui ne séduit personne faute d’animation, de restauration, d’infrastructures touristiques, bref de vie…..

En 2001, Agadir était la première station balnéaire du pays avec 10000 chambres classées et 70% de taux d’occupation, 25% de la capacité nationale et un avenir radieux. Pour consolider ses acquis, la destination devait entreprendre un certain nombre d’actions dont le renforcement de l’animation, l’amélioration de la qualité environnementale, l’amélioration de la qualité urbaine, et l’amélioration de la desserte de la destination.

Aujourd’hui, on constate avec amertume, qu’Agadir est en perte de vitesse et ne séduit plus les TO qui ont fait sa renommée en particulier, les Allemands et les Scandinaves, quand aux Russes et aux  Polonais, de l’avis des Gadiris, ils serrent les prix à tel point qu’il n’y a plus de marge pour la qualité et encore moins pour entretenir les établissements d’hébergement. Heureusement qu’il y a les nationaux….

Pour ce qui est de Tanger et Tétouan et plus particulièrement Tamuda Bay, elles font aujourd’hui le bonheur des nationaux, toutes catégorie sociales confondues. Entre Kabila et Martil, chacun trouve son compte de Juillet à Septembre. Quand aux touristes étrangers, mis à part Le Club Med qui continue à Cabo Negro, les rares hôtels suffisent à peine à répondre à la demande nationale.

Est ce à dire, que nous n’avons pas pu ou pas su relever le défi balnéaire? La question mérite qu’on y apporte une réponse car le Plan Azur est plus que jamais d’actualité. Il y va de notre crédibilité.


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