32 ème saga pour le comité haut-normand de LPV. Direction, le sud de la Bourgogne avec au programme : Côte Chalonnaise et Maconnais (blancs et rouges).
Première étape, celle de la table : la Corne d'Abondance, restaurant familial situé dans le paisible village de Bourgtheroulde-Infreville, aux confins de la Seine Maritime et de l'Eure.
Les vins sont servis par paire, à l'exception du premier, qui nous sert de mise en jambe...
Domaine de la Pierre des Dames, Mâcon-Prissé Primeur 2014 : amusant de boire un vin qui a à peine 7 mois, qui plus est un blanc. Le nez est intéressant : des notes beurrées, acidulées et lactiques. Bouche assez simple, relativement bien construite, quoiqu'un peu chaude sur la finale. Assez bien et même encore plus quand on sait que ça ne coute que 6 € chez le caviste !
Domaine Sainte Barbe, Viré-Clessé Vieilles Vignes 2013 : le nez est une merveille, délicat, floral, exotique même. Jamais un vin de ce secteur ne m'était apparu avec ce type d'aromatique. La bouche est fruitée, presque minérale, offrant la tension suffisante et la longueur nécessaire pour en faire un vin agréable. Petit décalage entre le nez et la bouche toutefois. Bien +
Domaine André Bonhomme, Viré-Clessé Vieilles Vignes 2009 : le nez est plus évolué et s'est radicalement transformé avec les quelques minutes passées avec lui. Lui aussi est splendide : orienté sur la minéralité, avec des notes fumées, de pierres humides et un poil de bois, mais rien de trop. La bouche est assez complexe et composée d'une belle richesse, sur des touches de champignons et d'anis. Pour tout dire, ce vin m'a fait penser à Muscadet de chez Brégeon de quelques années. Bien +
Une bien jolie paire pour débuter.
Céline et Laurent Tripoz, Mâcon-Vinzelles "les Morandes" 2012 : le nez est troublant, ainsi que la robe d'ailleur, sur la pomme et pour tout dire, il manque de netteté. On retrouve en bouche cette même aromatique, pas forcément avenante, mais heureusement le côté tactile est intéressant. Problème de bouteille ?
Domaine Cheveau, Pouilly-Fuissé "les Trois Terroirs" 2013 : on revient vers un nez plus standard, mais serré. La bouche propose un léger perlant, l'acidité est haute. Bonne longueur. A revoir, car l'ensemble est un peu trop mordant à mon goût. Assez bien, même si j'ai bon espoir sur cette cuvée.
Domaine Stéphane Aladame, Montagny 1er cru, sélection de Vieilles Vignes 2011 : en voilà encore un joli nez. Sur la pierre à fusil, avec une minéralité omniprésente et une point de senteur boisée. La bouche est tonique et pulpeuse à la fois, fraîche. Vin délicieux, qu'il faut prendre comme il vient. Bien +
Domaine Aubert et Pamela de Villaine, Bouzeron 2010 : ensemble très ouvert et franc, sur une parfaite aromatique fruitée, ronde mais dynamique. Vin à l'équilibre d'école, qui reste frais et ne fatigue pas le palais. Bien +, dans un autre style que le Montagny.
Encore une jolie paire.
Tartare de la mer mariné et
Domaine Aubert et Pamela de Villaine, Rully "les St Jacques" 2012 : le nez est marqué par le caramel et pas grand chose d'autre. Bouche très souple, toujours sur cette aromatique caramel. Ca manque de tension, le vin est confronté à une certaine mollesse, qui rend le vin peu sexy. Assez bien et relativement déçu par le rendu de cette bouteille.
Vincent Dureuil-Janthial, Rully 1er cru "le Meix Cadot" 2012 : on change de producteur et de parcelle, tout en gardant le millésime et l'appellation. Le vin se montre sur un tout autre aspect : FFF. Force, Finesse, Fraicheur. En ajoutant "Intensité", on fait le tour des adjectifs qualificatifs. Le nez est étincelant, d'une grande pureté : café, poivre blanc, floral. La bouche, tendue comme un arc et joue la carte de la précision et de l'équilibre. Bonne longueur finale. Excellent !
Changement de couleur, avec les rouges
Domaine Laborbe Juillot, Rully "la Chatelienne" 2012 : nez très rustique, peu élégant. Bouche stricte, dure sur des amers forcés. Peu de plaisir.
Domaine de l'Evêché, Bourgogne Côte Chalonnaise 2012 : nez plutôt agréable sur des notes épicées, de fruits rouges, de lilas et aussi une pointe de vernis. Bouche encore jeune, sur une sensation tannique qui s'estompera normalement d'ici peu et une légère amertume finale. Un vin qui devrait se délier et apporter satisfaction dans d'ici quelques temps. Assez bien
Net avantage au Bourgogne Côte Chalonnaise
Suprême de pintade grand-mère et
Domaine François Lumpp, Givry 1er cru "la Brûlée" 2011 : il porte bien son nom, "la Brûlée", avec des notes de grillé, heureusement dépassées par la suite et notamment une bonne aération et par une bonne dose de fruits rouges. Je suis assez surpris pas une petite acidité volatile, peu commune chez ce producteur (c'est mon apport, j'ai une longueur d'avance sur les autres, hein). La matière se montre acidulée, mais le fruit est encore un peu terne. Bon accord avec le plat. A attendre sagement. Très bien -
Domaine Joblot, Givry 1er cru "Servoisine" 2012 : comme pour le Lumpp, le nez propose d'emblée un côté grillé/brûlé qui partira avec l'air. Belle tension et beau jus en bouche même si cela semble encore comprimé. Très bien.
Match équilibré, mais petit avantage au Joblot (effet millésime ? )
Les papys maintenant, bus pour eux-mêmes
Domaine Edmond Monnot, Maranges 1er cru "Clos de la Bouttière" 1995 : demi pirate on va dire. Ce vin proposé par Vincent, est rattaché au vignoble de la Côte de Beaune, mais l'appellation est installée en Soâne et Loire (71), donc on valide pour cette dégust. Belle bouteille qui a évoluée avec harmonie et finesse : joli nez profond sur le tabac, le jus de viande et des saveurs terriennes. J'aime beaucoup ! Très bien -
Domaine Pillot JL, Mercurey 1er cru 1996 : le nez est très fatigué, mais le toucher de bouche reste intéressant, malgré le peu de choses qu'il a à dire. Sur le déclin
Fromages et
Domaine Lorenzon, Mercurey blanc 1er cru Croichots 2012 : floral, fruits blancs et une sensation tourbée égréable. Bouche un peu "lente", presque langoureuse, petite amertume qui retend la finale. Bien mais j'en attendais un peu plus
Domaine Valette, Pouilly-Fuissé "Tradition" 2010 : robe pas très limpide. Nez sur le curry, le céleri, je comprends qu'il puisse repousser certains avec cette oxydation légère. Bouche vive et franche, déroulant un remarquable volume sur nes saveurs anisées et de gougères. Pour amateur du genre, que je suis ! J'aime beaucoup, mais je suis fan du domaine. Très bien
Pour terminer, avec la tarte fine aux pommes
Domaine de la Mabilière, Vouvray Moëlleux 1989 "Louis Philippe" : souvenir d'un vin encore en pleine forme, malgré ses 26 ans, doté d'une belle vivacité et d'un joli confit.
Merci à tous pour ce bon moment. Les vins étaient au niveau attendus pour les blancs, au plaisir plus limité pour les rouges. Je pense qu'on peut relativement se faire plaisir dans ce coin, sans atteindre des sommets en matière de prix.
Merci à la sympathique équipe de la Corne d'Abondance pour sa gentillesse et la qualité de son menu.
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