Polluer pour mieux sensibiliser, du moins le temps d’une photo. Tel pourrait être le mantra d’Alejandro Duran.
Ce photographe, réalisateur, mais aussi poète, est originaire du Mexique. Frappé par l’amoncellement de déchets en provenance des quatre coins du monde sur le littoral de Sian Ka’an, la plus grande réserve protégée du Mexique, il a alors décidé d’agir. Sillonnant le littoral mexicain, il a commencé à collecter ces déchets échoués, originaires de 50 pays des 6 continents. Tout aurait pu s’arrêter à une simple opération de nettoyage, mais Alejandro a décidé d’aller plus loin.
C’est à cet instant qu’est né son projet Washed up. Triant les objets trouvés par gamme de couleur, il a ensuite décidé de les réintroduire et même de les fondre dans un paysage, dont les couleurs étaient presque semblables, avant d’immortaliser ses compositions.
En adoptant cette démarche finalement assez proche du Land Art, le paradoxe entre la nature et ces déchets, auxquels il donne une seconde vie pour les besoins de la photographie, permet de prendre conscience de la colonisation croissante de ces derniers.
Alejandro a d’ailleurs été récompensé récemment par le CENTER pour ses clichés aussi fascinants qu’alarmants.
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