- que le kakemphaton est un calembour a priori malheureux et a priori involontaire, une collision malencontreuse de mots qui, lorsqu'ils sont lus à haute voix, créent un sens nouveau, souvent ridicule ou drôle, sans intention explicite de la part de l'auteur. A priori. Exemple ? Vous me connaissez mal : la même ardeur me brûle, et le désir s'accroît quand l'effet se recule. Admettons-nous que Corneille, dans ce vers de Polyeucte, n’ait point vue le nez au milieu de sa figure de style, ni les fesses reculer et s'inviter à lui ? C’est possible, mais peu probable, ou certain, mais assez invraisemblable à moins que vous ne jugiez la chose plausible. S’en aperçut-il, ne s’en aperçut-il pas ? Là n’est pas la question la plus importante du jour, mais on peut toutefois la poser, car, contrairement au glouton avec ses nouilles, ça ne mange pas de pain.
- qu’encore eût-il fallu que je la susse avant pour que vous la reçussiez. Je parle ici d’une info que je ne connaissais pas avant de tomber dessus, et des nues, un peu, aussi, et de vous l'envoyer à recevoir, donc. Dans le district de Mae Rim en plein centre de la Thaïlande, vous attend un jardin que vous ne verrez pas ailleurs, d’abord parce qu’il se trouve là, et puis aussi car il est singulier. C’est un jardin érotique, avec salon de thé-thé, un jardin qui abrite diverses statues et sculptures végétales représentant des phallus, des paires de seins ou encore des postérieurs, dont je vous aurais parlé antérieurement si j’avais pu et su. Irez-vous, n’irez-vous pas ? Là n’est la question la plus importante du jour, mais on peut toutefois la poser, car, contrairement aux pigeons parisiens, ça ne mange pas de pain.
- qu’une jocrissade est un propos ou une sentence faussement niaise ou paradoxale, dans le but de duper. Il n’aurait pas été raisonnable que je le fisse, de dupes je vous aurais quasiment insultés, alors que je vous tiens, tous, en très haute estime, et rarement par la barbichette, auquel cas il faudrait donc attendre longtemps, non pas Godot à l'instar de Vladimir et Estragon, mais pour savoir qui en rit. C’est pourquoi, puisque je vous tiens en haute considération, car ça vaut mieux que deux tu l'auras, je ne le fis pas moi-même, vous duper. De surcroît, et pour me faire pardonner de ce que je n'ai pas fait, je vais vous offrir un exemple. N'ayez pas de voisins, si vous voulez vivre en paix avec eux, écrivit Alphonse Karr, peut-être en bus, inventé en 1831 quand Alphonse filait sur ses 23 printemps. Cette expression, l’inventa-t-il là, ou l'inventa-t-il ailleurs ? Là n’est la question la plus importante du jour, mais on peut toutefois la poser, car, contrairement à l’acheteur de baguette, ficelle, boule ou miche, ça ne mange pas de pain.
dimanche 19 avril 2015