La question demeure de savoir si les utilisateurs de l’e-cigarette, dans cette étude, essayaient de cesser de fumer ou si en fait ils les ont expérimentées entre la première et la deuxième vague de l’enquête. Ensuite, il s’agit d’une étude » d’association » qui ne prouve en aucun cas une relation de cause à effet et ne peut nous affirmer que l’utilisation e-cigarette est ou n’est pas à l’origine de l’abandon du tabac. Cependant, ses résultats, même cantonnés à une association, ne sont pas favorables à la e-cigarette…
Les chercheurs de l’Université de Californie et de San Diego ont mené cette étude longitudinale sur 1.000 fumeurs actuels, âgés de 18 à 59 ans, participant à la California Smokers Cohort (CSC), interrogés à 2 reprises, à 12 mois d’intervalle, l’objectif étant de voir si l’usage de la cigarette électronique était associé à l’arrêt du tabac. Ces fumeurs actuels avaient fumé au moins 100 cigarettes dans leur vie et fumaient toujours au moment de l’enquête. Les participants ont renseigné la fréquence de leur tabagisme, leur niveau de dépendance à la nicotine, en particulier dans les 30 minutes suivant le réveil, leur intention de cesser de fumer et leur niveau et source de connaissances sur la cigarette électronique.
Lors de la première vague,
· 25% des participants ont déjà utilisé la e-cigarette,
· 30% pourraient les utiliser ou pas.
· Le reste des participants n’en a pas entendu parler ou ne » connait pas suffisamment « .
· 60% présentent une forte dépendance au tabac (besoin d’une cigarette dans les 30 minutes suivant le réveil),
· 57% n’ont pas l’intention d’arrêter de fumer au cours des 6 prochains mois.
Lors de la seconde vague, 1 an plus tard,
· 41% ont fait une tentative d’arrêt dans l’année,
· 30% ont réduit leur consommation,
· dont 9% l’arrêt total.
· Les facteurs associés à une probabilité accrue de réduction du tabagisme sont l’âge jeune, un tabagisme quotidien et bien évidemment l’intention de cesser de fumer dans les 6 prochains mois.
Les participants ayant déjà utilisé la e-cigarette s’avèrent :
· environ moitié moins susceptibles d’avoir réduit leur consommation de tabac vs ceux qui n’ont jamais utilisé le dispositif (OR : 0,51),
· bien moins susceptibles d’être abstinents à 12 mois (OR : 0,41).
Si l’on se fie à ces résultats, la e-cigarette pourrait, aussi, chez certains fumeurs, » entretenir » l’habitude de fumer, tout comme elle pourrait être, pour d’autres fumeurs le bon moyen de se passer totalement de tabac.
Source:American Journal of Public Health April 16 2015 doi: 10.2105/AJPH.2014.302482E-Cigarette Use in the Past and Quitting Behavior in the Future: A Population-Based Study. (Visuel© goodluz – Fotolia.com)