Un film de Eric Lavaine (2014 - France) avec Lambert Wilson, Guillaume de Tonquedec, Jérôme Commandeur, Franck Dubosc, Florence Foresti, Lionel Abelanski, Sopie Duez, Lysiane Meis
Médiocre.
L'histoire : Antoine, 50 ans, a toujours fait ce qu'il fallait dans la vie : obéir à son père, ne pas boire, ne pas fumer, ne pas manger gras, faire du sport... Et paf, infarctus. C'est bien la peine. Alors, et en dépit du régime sévère que lui impose le corps médical, il décide de profiter à fond de la vie, puisque toutes ces règles ne servent finalement à rien. Et cela se passe au cours d'un séjour entre copains, dans une villa de rêve. Sa nouvelle attitude en déconcertera plus d'un, provoquant divers incidents et malentendus.
Mon avis : Bien fait. J'aurais pas dû. Mais vous le savez... je ne PEUX pas m'en empêcher, je crois toujours que je vais enfin aimer la comédie française ! Et puis il y a ce sacré diablement beau gosse de Lambert Wilson. Ca aide. Je crois que sans sa présence, j'aurais peut-être zappé. Il a carrément la classe à côté des autres, qui virevoltent autour de lui, pas vraiment dirigés. On sent que le garçon a vraiment envie de s'amuser, de sortir de ses registres habituels, plutôt dramatiques, mais... bon l'affaire se plante quand même.
Je n'ai vu d'Eric Lavaine qu'Incognito, et bien que vous n'ayez pas été spécialement tendres avec ce film, je l'avais trouvé plutôt sympa. Alors je fondais quelques espoirs sur ce Barbecue. Loupé.
L'indigence du scénario me laisse pantoise. Le vide absolu. Le prétexte : le cinquantenaire qui fait un infarctus et remet toute sa vie en question : waouh, que c'est original ! L'enrobage : un paquet d'humoristes, qui ne sont pas mauvais dans leurs spécialités respectives, mais qui ensemble se vautrent dans une sorte de foire à l'égo. Et tous ces gags, éculés, sans âme, sans émotion, ressemblent à un remplissage de bulles de savon, qui éclatent avant qu'on ait eu le temps d'admirer quelques nuances de couleurs. Je pense d'ailleurs que le film aurait gagné, et en crédibilité et en efficacité, en diminuant un peu ce casting. Trop de personnages cassent la précision des portraits, et quatre couples qui partent tous les ans en vacances depuis trente ans, dans plus parfaite harmonie... hum, j'ai du mal à y croire ! D'ailleurs, quand je les vois tous à glander autour de la piscine, à boire de la sangria, à se chamailler pour les chambres... ça ne me donne pas envie ! Je n'ai pas "l'esprit barbecue" de toutes façons.
Heureusement, Guillaume de Tonquedec, acteur discret, profite finalement de cette esbroufe généralisée pour tirer son épingle du jeu. Franck Dubosc incarne ici un type normal, enfin ; ça change de Patrick Chirac et compagnie. Mais ça n'est pas non plus la découverte du siècle, il ne faut rien exagérer. On notera par ailleurs le machisme du réalisateur qui cantonne ses actrices, à part la star Foresti, à de la simple figuration.
Pour l'anecdote, nous retrouvons Sophie Duez qui, après avoir affolé la gent masculine il y a bien longtemps dans Marche à l'ombre, s'était faite très discrète sur grand écran ; elle fait surtout de la télévision et du théâtre, et s'était même aventurée en politique ces dernières années. Ceci dit, elle ne dégage rien de transcendant, c'est le moins qu'on puisse dire. Désolée, Sophie.
A la tienne, Lambert ! Et sans rancune.
J'ai mis deux points pour Lambert, juste parce qu'il est beau, et qu'il est le seul à m'avoir fait rire (avec le gag très débile et très cour de récré du "pipi dans le pistolet")... et pour la villa dans les Cévennes ! Je veux la même !
Le film a reçu un bon accueil du public : 1.500.000 entrées. Normal. Les gens aiment la comédie. Moi pas. Je suis restée bloquée à De Funès et à l'équipe des Bronzés, première époque. La presse est beaucoup moins tendre.
Franchement, moi, je déconseille.