genre: horreur, nunsploitation (interdit aux - 12 ans)
année: 1978
durée: 1h28
l'histoire: Rien ne va plus dans une maison de repos depuis que Sœur Gertrude commence à péter un câble. Jusqu’ici, la religieuse bien qu’autoritaire assurait un travail exemplaire auprès du personnel médical. Ayant du mal à se remettre d’une opération chirurgicale, elle a développé une addiction à la morphine qui la mène, petit à petit, à perdre pied.
La critique :
A l'origine, le scénario de La Petite Soeur du Diable, connu aussi sous le nom de Killer Nun (c'est le titre original), et réalisé par Giulio Berruti en 1978, s'inspire d'un fait réel qui s'est déroulé en Belgique. En l'occurrence, le film s'inspire de l'histoire de Cécile Bombeek, connue sous le nom de "Sœur Godfrida". Evidemment, l'histoire originale a largement été remaniée pour l'occasion.
Toujours est-il que ce fait divers inspire également les producteurs italiens, notamment Enzo Gallo, qui décide de retranscrire cette terrible histoire sur pellicule. Contrairement à ce que le titre laisse supposer, La Petite Soeur du Diable n'est pas un nanar.
C'est même un bon film de genre. Attention, SPOILERS ! Sœur Gertrude travaille en étroite collaboration avec le Dr Poirret dans l’aile psychiatrique d’une maison de repos. Mais la sœur semble sombrer dans la folie après avoir subi l’excision d’une tumeur bénigne ; accro à la morphine, sœur Gertrude commet de nombreuses maladresses entraînant de graves conséquences pour les patients.
La situation se complique encore quand des morts violentes émaillent la tranquillité de la maison de repos. Au niveau de la distribution, La Petite Soeur du Diable réunit Anita Ekberg, Paola Morra, Alida Valli, Joe Dallesandro et Massimo Serrato.
Certes, Killer Nun reste une petite série B de genre tout à fait recommandable, mais ce n'est pas un chef d'oeuvre non plus. En l'occurrence, le réalisateur, Giulio Berruti, bouffe un peu à tous les râteliers. Dans un premier temps, La petite soeur du Diable s'inscrit dans la vague de la Nunsploitation, très en vogue dans les années 1970. Pourtant, par la suite, le film prend la forme d'un giallo horrifique et même d'un thriller. Parfois même, le long-métrage flirte avec le genre érotique sans jamais devenir vulgaire pour autant. Ensuite, le script reste tout à fait cohérent, bien qu'assez prévisible dans l'ensemble.
En résumé, on suit les aventures d'une bonne soeur qui va peu à peu sombrer dans la drogue et la folie suite à une opération chirurgicale.
Très vite, notre héroïne se découvre des pulsions sexuelles et meurtrières et ne tarde pas à commettre des meurtres abominables dans une maison de repos. Encore une fois, je renvoie au synopsis... Toujours est-il que le film peut s'appuyer sur l'excellente interprétation d'Anita Ekberg, totalement effrayante dans son personnage. Il s'agit là d'un vrai rôle de composition.
C'est l'atout principal du film. La plupart du temps, dans ce genre de production, l'interprétation laisse clairement à désirer. Ici, elle est irréprochable. On sent que les acteurs sont parfaitement dirigés. Indéniablement, La petite soeur du Diable est un film ambitieux qui tient plutôt ses promesses dans l'ensemble.
Néanmoins, le long-métrage souffre tout de même de quelques petits défauts. Même si on relève ici et là plusieurs séquences de meurtres solidement troussées, le gore et le sang sont étrangement absents. Ce qui est assez surprenant pour un film appartenant au genre Nunsploitation. Bien sûr, on relève tout de même quelques effusions de sang, mais toutefois, rien de grave.
Ce qui explique pourquoi le film est seulement interdit aux moins de 12 ans. Les amateurs de sensations fortes sont donc priés de quitter leur siège. Toutefois, dans Killer Nun, l'horreur se situe ailleurs que dans ses crimes abominables. Elle se situe davantage dans son côté surréaliste. Plus qu'un film de Nunsploitation, La Petite Soeur du Diable s'apparente surtout à une véritable plongée dans la folie meurtrière. Encore une fois, malgré ses petits défauts, Killer Nun reste un film profondément attachant.
Note: 13.5/20