Notre road trip commencé au bord du Pacifique ( Zihuatanejo et Acapulco) se poursuit vers l’Est et la ville de Oaxaca de Juarez.
Pour rappel, voici notre itinéraire :
La route vers Oaxaca
Au départ de Acapulco, Google Map nous a annoncé moins de 8 heures de route jusqu’à Oaxaca. En partant à 8h, on pensait donc arriver dans l’après-midi! Erreur! Ce sera beaucoup plus long!
Après 1h30 de voie rapide très facile, nous avons pris des routes secondaires qui nous ont permis de découvrir de très beaux paysages de montagne. On apprécie en général beaucoup ce type d’itinéraire mais on s’est retrouvés à rouler des heures et des heures sans voir venir la petite ville qui aurait dû être proche! Des montagnes, des montagnes et encore des montagnes. Des routes en lacets à n’en plus finir…On avait pour se repérer qu’une carte minuscule remise par le loueur de voiture. Même avec des loupes, on n’arrivait pas à déchiffrer les noms. Notre route ne figurait même pas sur la carte du Petit Futé! Non seulement, on roulait très doucement à cause de la physionomie des lieux mais il y avait aussi des camions double-remorques qui avaient la bonne idée de passer par là. Les doubler nous déclenchaient quelques poussées d’adrénaline! Et pour couronner le tout, chaque fois qu’il y avait quelques maisons au bord de la route, il y avait d’énormes dos d’âne qui nous obligeaient à passer au pas. Pendant des heures, on n’a traversé que des hameaux minuscules avec des maisons faites de bric et de broc. Les seuls bâtiments en dur étaient des autels ou des chapelles! Des personnes marchaient au bord de la route et semblaient vivre dans le plus grand dénuement, très loin de la modernité et du confort.
Les jambes et les ânes comme seuls moyens de transport…
Arrivés dans un village avec une intersection, on s’est arrêtés pour vérifier notre carte et là, un groupe de jeunes filles sorties de nulle part a littéralement sauté sur la voiture par tous les côtés! À voir leurs expressions de visage, on pouvait se demander qui étaient les naufragés: elles ou nous?! Elles voulaient en fait nous vendre des vivres. Cela a beaucoup fait rire Benoit de déclencher autant de passion, mais moi, je n’avais aucune envie de sortir de la voiture! On a repris la route en désespérant de constater que la fameuse ville de Tlapa si proche sur la carte était toujours hors de vue. Quand on y est arrivés après 6 heures de route, on n’était pas vraiment optimistes sur notre arrivée à Oaxaca. Pause rapide dans un restaurant de bord de route qui nous a préparés du poulet rôti dans une ambiance de garage enfumé mais avec un service charmant. On a fait beaucoup rire les jeunes serveuses! Allez savoir pourquoi! Après Tapla, on a encore roulé 6h dans des routes un peu moins difficiles mais avec toujours des double-remorques… Un peu avant d’arriver, dans le village de Yanhuitlá, on a pu admirer une magnifique cathédrale qu’on apercevait de loin. Le moindre petit village a toujours une belle église qui domine…Des bijoux d’architecture!
la sagrada de Yanhuitlá
On aura mis 12h au total pour arriver à destination! On a maudit Google Map et leurs 8h! Personne ne leur a parlé des camions et des dos d’ânes!?
Oaxaca de Juarez
Oaxaca ( prononcez Waraca) est une ville aux façades multicolores, classée au Patrimoine de l’Humanité de l’Unesco. Située à 1550 mètres d’altitude, elle a une longue histoire préhispanique et un bel héritage architectural de la colonisation.
On a choisi un joli hôtel du centre historique, avec la structure classique du patio central. Les chambres avec de très hauts plafonds s’ouvrent sur ce patio.
Près de là, se trouve le zocalo ( la place centrale), encadré de bâtiments avec des arcades. Dès notre arrivée, on y a dîné sur une terrasse du premier étage. J’ai mangé les sauterelles typiques de la région ( los chapulines). J’y avais déjà goûté et bien aimé mais celles-ci étaient particulièrement fortes! Elles sont frites et assaisonnées de citron (et probablement de piment!). Le guacamole est sûrement là pour éteindre un peu le feu! Ce petit plat a donné le ton de ce que seront mes difficultés alimentaires pendant tout le séjour! Mon envie de goûter se heurtera à l’opposition de mon système digestif!
Chapulines avec guacamole
En parlant d’opposition, il a été difficile d’avoir une vue d’ensemble du zocalo d’Oaxaca car tout l’espace est occupé par une protestation qui dure depuis 8 mois. Des stands de nourriture et d’artisanat avec leurs immenses bâches de fortunes et des tentes squattent tout l’espace en soutien avec le mouvement de grève des enseignants. De nombreuses banderoles demandent aussi la libération d’un camarade arrêté. Les commerçants se plaignent du préjudice pour leur activité. Difficile pour nous de décoder ce mouvement et sa légitimité. En 2006, un mouvement du même type a conduit à un blocage, des expulsions et de la violence.
En dehors du zocalo, on peut admirer sans problèmes les magnifiques bâtiments colorés. Déambuler est un bonheur pour les yeux!
Une très large voie piétonne ( que nous avons appelée entre nous « Les champs Elysées ») permet de rejoindre la magnifique cathédrale. Un lieu qu’on a adoré à toutes les heures de la journée!
La cathédrale est vraiment imposante. Son immense parvis semble éloigner les intrus. On a juste envie de s’asseoir et de contempler!
La ville est hautement sismique et a connu de violents séismes qui l’ont partiellement détruite. Aucune trace de dommages ne subsiste d’après nos observations.
Un grand travail de rénovation a été réalisé dans le centre historique. C’est une invitation à la découverte de chacune de ses rues. Des merveilles à chaque coin de rue!
On a pris le petit train touristique qui nous a permis d’élargir le champ de nos déambulations. Le quartier plus au nord, »Colonia reforma » un peu plus moderne est aussi agréable à découvrir!
Le plus difficile a été de côtoyer dans le centre de très vieilles personnes, des femmes et des enfants en train de mendier. Tous étaient indigènes.
Vieilles personnes dans la rue
La population indigène est très importante en nombre dans l’Etat d’Oaxaca.
Les Zapotèques et les Mixtèques sont les premiers habitants de la région. Si comme moi, vous ne connaissiez que les Aztèques, les Mayas et les Incas comme civilisations pré-hispaniques, sachez que le Mexique a été et est toujours, le lieu de vie de dizaines de communautés indigènes, avec leurs coutumes et leurs langues propres.
Le site archéologique de Monte Alban est un excellent exemple de l’importance de la civilisation Zapotèque dans la région.
Monte Alban
Le site est perché sur une montagne au sommet aplati juste à côté de la ville. Les Zapotèques vivaient là dès l’an 500 avant J.-C. Ils ont entamé les grandes constructions qu’on a pu admirer entre 200 et 600 ans après J.-C.
C’était alors la plus grande ville pré-hispanique de la région. Ils avaient créé un vrai état et un système de gouvernement. Ils observaient les astres pour calculer les cycles d’agriculture, prévoir les changements de saison et anticiper la saison des pluies. Ils avaient également un système d’écriture avec des dessins. Impressionnant! Quelques siècles après l’abandon de la cité par les Zapotèques ( on ne connait pas la raison de leur départ), les Mixtèques l’ont occupée et l’ont faite revivre. Aujourd’hui, le site est classé Patrimoine de l’Humanité de l’Unesco et fait toujours l’objet de recherches archéologiques. Nous avons pu admirer le site alors qu’il n’y avait qu’une poignée de visiteurs. On a été conquis par le charme tranquille du lieu.
Notre étape suivante nous mène dans le Chiapas!
À très bientôt!