Chronique : Une belle fin (Still life)

« Sans grands mouvements de caméra, ni de scènes d’action époustouflantes, un drame plutôt qu’une comédie », voici l’introduction tout en humour que se plait à faire le réalisateur Uberto Pasolini au sujet de son dernier film Une Belle Fin (Still life), au cinéma depuis mercredi.

Résultat point de déception, bien au contraire : un héros sans cape d’une grande humanité, un film bouleversant, intimiste et rempli de tendresse !

Modeste fonctionnaire dans une banlieue de Londres, John May (Eddie Marsan) se passionne pour son travail. Quand une personne décède sans famille connue, c’est à lui de retrouver des proches. Malgré sa bonne volonté, il est toujours seul aux funérailles, à rédiger méticuleusement les éloges des disparus… Jusqu’au jour où atterrit sur son bureau un dossier qui va bouleverser sa vie : celui de Billy Stoke, son propre voisin.

Uberto Pasolini, réalisateur italien, producteur du film The Full Monty, passe derrière la caméra et livre ici un drame émouvant tout en poésie, sans jugement, plein de compassion sur l’importance de la vie, le don de soi mais aussi sur l’isolement, la solitude,  les traces de son existence après la mort…

Plans fixes, sens du détail, tons gris bleu et touches progressives de couleurs, ce déroulé contemplatif d’une grande fluidité, est amené avec délicatesse et simplicité. Nul besoin d’effets spéciaux, le plus important réside dans cette histoire singulière et la force d’interprétation de son personnage principal, John May, qu’incarne avec brio Eddie Marsan (Hancock, Sherlock Holmes, et récemment dans la série Ray Donovan).

Son regard en dit plus qu’un long discours, son jeu d’acteur se veut tout en subtilité, tout en retenu qu’il en est émouvant et attendrissant au plus haut point.

Mise en scène sobre, histoire d’une grande finesse, « Une belle fin », loin des blockbusters habituels n’en reste pas moins un film d’une humanité déconcertante qui mérite une très grande attention. Une ode à la vie, une regard bienveillant qui ne peut laisser indifférent.