Déferlante humaine

1950, il y a donc moins d'un siècle, nous n'étions que 2,5 milliards, aujourd'hui, nous sommes 7,2 milliards.

Qu'en sera-t-il à la fin du XXI ^ème siècle ?

Certains spécialistes ont imaginé une stabilisation autour de 9 milliards d'habitants vers 2050, or ce scénario est de plus en plus écarté, les 10 milliards seront probablement dépassés.

Quelles seront les conséquences d'une l'expansion démographique avec plus de 10 milliards d'humains ?

Dans toutes prévisions, comme en météo, l'indice de confiance des projections où il s'agit d'approximations, est variable, et à cette heure, les chercheurs estiment qu'il y a 8 chances sur 10 pour que la population mondiale atteigne en 2100 une plage située entre 9,6 et 12,3 milliards d'humains, le milieu de cette fourchette étant de 11 milliards.

Dans une dernière étude publiée par le magazine Science les scientifiques accordent 95 % de chances au synopsis dans lequel la population africaine conservera son taux de fécondité qui conduira la démographie de son continent à quadrupler. Quant à l'Asie, elle devrait conserver son premier rang.

Cette déferlante humaine est lourde de conséquences : un vent migratoire sans précédent d'individus des quatre coins du monde grandit alors que Europe et Amérique du nord le subissent déjà, des pénuries alimentaires et en eau insurmontables naissent alors qu'elles deviennent de plus en plus fréquentes, un réchauffement climatique s'accélère sans qu'il puisse être contenu engendrant d'autres migrations.

Dans l'histoire, l'espèce animale et l'espèce végétale n'ont plus la place nécessaire à leur survie. Des millions d'humains seront emportés dans un flot qui pourrait les engloutir.

Un bouleversement socio-politique inéluctable guette l'humanité qui, pour ne pas sombrer dans la débâcle, devra trouver un nouveau système philosophique, peut-être un système comme celui de Charles Fourier qui préconisait dans une théorie qu'il définissait comme la vie en " phalanstère " !

Charles Fourier explique dans son concept :

" ... la terre de la Société harmonique sera divisée en trois millions de phalanstères, chacun regroupant 1 500 personnes des trois sexes ... ", où il dit appartenir à ce troisième sexe baptisé " les mineurs ", sexe neutre ou impubère.

Si l'on transpose le genre dans notre époque moderne, ce pourrait être des homosexuels pour Irving Rosenthal car pour lui : " L'homosexualité est la solution la plus réaliste à la surpopulation mondiale. " - pas plus la baisse de fécondité semble-t-il.

A l'origine, l'instinct commandait aux hommes de se regrouper en clans d'une trentaine d'individus au plus pour ne pas mettre la communauté en danger, or le phénomène d'expansion de l'espèce humaine met en péril la totalité de la communauté planétaire.

La prédominance sur la biosphère de l'être humain entré dans une révolution industrielle, a atteint un stade qui ébranle très sérieusement le globe terrestre sur un plan géologique.

Les activités humaines ayant la capacité de provoquer des modifications importantes de l'environnement terrestre, sont nombreuses : l'agriculture, l'évolution de la démographie, les transports, l'urbanisation, la déforestation, l'élevage, la surpêche, la consommation des ressources fossiles et minérales, la pollution, etc. Les stigmates ont marqués la surface de la Terre qui porte aujourd'hui l'empreinte de la puissance de l'homme.

Son impact est tel que fluctuations ne sont plus capables de cicatriser les plaies, ce qui met en danger toute la vie menacée par la gangrène. L'explosion démographique crée un déséquilibre que les forces naturelles ne pourront plus contrebalancer à un moment donné. S'il y a toujours des scientifiques qui sont en désaccord, ce moment arrivera et bien plus vite avec cette expansion démographique où ils ne pourront pas empêcher les hommes de respirer, de manger, de produire des déchets et plus encore.

Sur une période située entre 1550 et 1610, ces scientifiques ont pu lire dans des marqueurs inscrits dans les carottes glaciaires une baisse spectaculaire du CO2 atmosphérique. En effet, il a été constaté que le dioxyde de carbone a chuté jusqu'à 10 parties par million (ppm).

Or nous n'étions pas dans l'ère industrielle, qu'est-ce qui aurait pu causer ce phénomène ?

1492 en est probablement le point de départ, départ des premiers vaisseaux de transport vers les Amériques, seulement ce ne sont pas les hommes qui ont conquis les espaces du nouveau monde alors qu'ils étaient venus d'Europe, des terres qu'ils affirmaient être quasi vierges, très peu peuplées.

D'autres conquérants embarqués les ont devancé, ils se nomment variole, petite vérole, grippe, des virus qui ont franchis bien plus vite le pays d'est en ouest. Ce sont 50 millions d'Amérindiens qui disparaissent de la planète en une poignée de décennies, ce qui a permis à la nature de reprendre ses droits, aux forêts d'occuper d'immenses espaces sur lesquels les arbres ont pompé des quantités phénoménales de CO2.

A chaque événements, une conséquence, et mars 2015, d'autres événements remarquables mémorisés dans la glace ont pu être répertoriés par deux scientifiques britanniques, Simon Lewis et Mark Maslin, comme :

- à partir de 8000 ans avant notre ère, inflexion positive des teneurs en gaz carbonique (CO2) avec le début de l'agriculture ;

- vers 6500 ans avant notre ère, nouvelle augmentation avec le développement de la riziculture ;

- entre 1760 et 1880, progression caractéristique du taux de CO2 marqué par la présence de résidus de combustion du carbone fossile ;

- 1945, 1950, 1960, essais, explosions nucléaires, grandes quantités de radionucléides et de radio-isotopes ;

- et depuis 1950 à nos jours, présence de nombreux polluants et persistants, métaux lourds, hexafluorure de souffre.

Ce n'est pas la conférence sur le réchauffement climatique de décembre prochain qui réglera les choses. L'homme ose réguler la population animale, omet la sienne, un virus du genre Ebola ou un cataclysme le fera-t-il pour lui ?

L'on peut s'interroger si le bonheur de la planète ne serait pas dans le malheur des hommes !