Quelle mouche a donc piqué le peuple de Mandela pour se conduire de manière aussi bestiale ? Dans ce pays occupant le rang de première puissance africaine, les étrangers sont devenus les boucs émissaires d'un système qui peine à répondre aux besoins des populations.
Et l'on est d'autant plus choqué que la conduite inqualifiable, incompréhensible des sud-africains prend à contrepied la célèbre maxime qui voudrait que les oiseaux de même plumage volent ensemble. En effet, lorsqu'en Europe ou sur d'autres terres lointaines habitées par des hommes de race différentes, des noirs sont victimes d'abus, d'actes de racisme, on est choqué et on condamne l'étroitesse d'esprit de ceux qui s'adonnent à de tels actes.
Mais alors comment comprendre la violence d'un peuple de même race sur ses propres frères, au regard surtout du passé des sud-africains ? Cet apartheid dont ils ont souffert, a été décrié par les africains dans leur entièreté. Ce ne sont pas seulement des affidés de l'ANC ou des zoulous de souche multiséculaire qui ont milité en faveur de la libération de Mandela.
Félix Houphouët Boigny, premier président de la Côte-d'Ivoire, y avait dépêché en son temps, l'un de ses ministres, Laurent Dona Fologo, actuel président du Rassemblent Patriotique pour la Paix, en compagnie de son épouse de race blanche, afin de sensibiliser les autorités sud-africaines d'alors, quant à leur ringardise politique. Bien des chanteurs africains de renom, Sam fan Thomas, Ice T. Cool entres autres, ont réclamé en musiques et paroles, la libération du héros de la lutte anti-apartheid. Etait-il un ressortissant de leur pays ou un membre de leur fratrie ? En outre, les obsèques de Mandela ont mobilisé l'Afrique et le monde entier.
D'où vient-il alors que des populations sud-africaines soudain amnésiques, s'en prennent violemment à leurs frères de race, avec à la clé des morts d'hommes ? Les étrangers y seraient-ils responsables de la politique de développement ?
Le racisme et la xénophobie sont condamnables sous toutes leurs déclinaisons. Les autorités étatiques ont l'obligation de protéger leurs populations y compris les étrangers installés sur leurs terres. La première puissance économique africaine devrait donner une leçon de tolérance et d'hospitalité au reste du monde.
Félicité Annick Foungbé Zimo, écrivain et analyste.
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