Il devenait très difficile pour moi de ne pas parler de cette affaire. Après avoir regardé un reportage au journal de 13h sur le harcèlement que subissent les femmes dans les transports en commun parisiens, je découvre un déferlement de #plutôtsympa sur Twitter.
Tout a démarré par un rapport du Haut conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes rendu public ce jeudi 16 avril 2015. Il indique que 100% des utilisatrices de transports en commun ont subi au moins une fois dans leur vie du harcèlement sexiste ou une agression sexuelle.
Sur le coup, Sophie de Menthon, présidente de l’organisation patronale française ETHIC (Entreprises de taille humaine, indépendantes et de croissance), envoie un tweet à 9h39 indiquant qu’il ne fallait pas confondre harcèlement et être sifflée dans la rue, geste qu’elle trouve plutôt sympa !
Non, mais, je crois rêver ! Nous sommes en 2015 et cette dame, née en 1948, trouve de bon ton d’écrire une aberration pareille. Faut-il lui rappeler le témoignage vidéo de Sofie Peeters en 2012 qui, se faisant insulter dans les rues de Bruxelles, décide de filmer son quotidien. Un film accablant qui, depuis, n’est pas le seul que l’on peut voir sur le net : France (2013), New York (2014).
En fouillant sur Internet, j’ai trouvé d’autres polémiques sur Sophie de Menthon. Ce n’est pas la première fois que ses propos font bondir.
Habituées des plateaux télés et radios, vous avez pu la voir/entendre régulièrement dans l’émission de radio Grandes Gueules sur RMC, Good Morning Business sur BFM (radio) ou encore dans l’émission On ne va pas se mentir sur I-Télé. Wikipédia indique qu’en janvier 2013, le CSA a mis RMC en demeure pour des « propos injurieux, misogynes, attentatoires à la dignité de la personne et à connotation raciste » tenus au cours d’une émission à laquelle participait, entre autres, Sophie de Menthon. À cette occasion, les chroniqueurs de l’émission devaient commenter l’indemnité reçue par Nafissatou Diallo à l’issue de l’affaire DSK. Les commentaires et propos de Franck Tanguy et de Sophie de Menthon avaient alors créé une polémique. Sophie de Menthon a ensuite déclaré : « je m’excuse sincèrement d’avoir pu blesser des femmes par ce raccourci qui a laissé penser que j’exprimais un point de vue méprisant aux antipodes des valeurs que je défends depuis 30 ans de militantisme en faveur de la place des femmes dans la société ».
D’autres propos de Sophie de Menthon ont également fait parler d’elle, ce fut le 13 décembre 2011, toujours sur RMC et dans l’émission Grandes gueules. Elle se déclare favorable au travail des enfants lorsque cela permet « de les éduquer, de les amener à quelque chose ».
Elle explique avoir travaillé sur le sujet dans le cadre de son association ETHIC, en partenariat avec l’UNICEF. Elle développe que, dans certains pays, les enfants n’ont pas d’autres solutions : « c’est ça ou le ruisseau » et d’ajouter « tant que ce travail ne nuit pas à leur santé, à leur bien-être et à condition aussi que cela ne les empêche pas d’aller à l’école et de profiter de leur enfance ».
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