Reposer et aplanir le problème permet aussi d’admettre qu’il est trop tard. La croisade engagée contre le contenu téléchargeable payant est perdue depuis depuis des années et a mis quelques principes clefs à la poubelle. Un jeu de combat relevait d’un défi à relever soi-même, de personnages à débloquer, d’heures de jeu en écran local, d’un approfondissement de nos personnalités favorites. Tout cela appartenait au jeu, tout cela tend à s’imposer comme quelque chose de payant. Notre inquiétude, sur le Blog La Maison Musée, est d’observer un changement progressif depuis le « débrouillez-vous vous-même » au « payez-le si l’envie vous en prend« . Le jeu de combat est-il moralement répréhensible dans son achat et dans ses nouvelles expressions de consommation ? Pour autant, il n’est pas question de cracher sur les contenus téléchargeables. Mortal Kombat devient l’objet d’un examen de conscience entre la passion face aux abus du genre « jeu de combat » et cie.
Combat de conscience
Mais … Qui sera le prochain ?
Mortal Kombat X est un contre-exemple presque parfait de Bloodborne. Face à la facilité, un pontife de la difficulte s’impose. Dans le second cas, tout reste à faire et à découvrir soi-même : la difficulté en supplément. Pourtant, la passion vouée aux deux jeux parait identique. Je n’ai pas cette sensation de favoriser l’un au profit de l’autre ni à éprouver de la culpabilité. Par contre, dans le cas de Mortal Kombat X, un sentiment de déception nait. L’émotion prend source dans ce qui aurait permis à Mortal Kombat X de passer de « bon jeu » à « excellent ++ ». D’une part, l’ensemble des personnages sont presque déjà utilisables. D’autre part, exit une part des costumes à acquérir soit même.
Mortal Kombat est une histoire de passion. Mortal Kombat n’est pas le premier ni le dernier mais contribue à perpétuer la pratique du minimum. Une impression très drôle vis-à-vis d’expériences très récentes et renouvelées comme ce fut le cas sur Dragon Ball Z : Budokai 1 (Issu de Budokai HD Collection). Il y a plus de 10 ans, costumes et personnages faisaient partie du piment, une carotte après des heures de jeu voire après la fin de votre jeu. Ce que l’on a gagné en confort visuel et en vivacité devient un choc du côté du contenu. S’il fallait faire un choix entre les deux, la raison irait pourtant vers les jeux modernes et actuels pour une question de confort, de pratique et de l’appréciation des changements visuels et techniques progressifs.
Acheter Mortal Kombat ne signifie pas se compromettre. Loin de là car le jeu impose des fondations solides et stratégiques indispensables. En revanche, essayer Mortal Kombat X suppose de se confronter tôt ou tard aux contenus payants. Il s’agit même d’un côté essentiel de Mortal Kombat à l’ère du jeu 2.0.
Goro, le contenu téléchargeable pour tous.
Acheter une copie de Mortal Kombat, est-ce participer aux exagérations proposées par le monde du jeu vidéo ?
Goro, mi-homme mi-dragon et une nouvelle adresse à la nostalgie qui réside chez 50% voire 60% des joueurs. Le personnage supplémentaire nous amène directement vers la question du contenu téléchargeable. Réservez-vite votre exemplaire de Mortal Kombat X pour obtenir Goro ! Warner Bros Compagnie a réussi une manoeuvre économique assez subtile grâce à la campagne promotionnelle de Mortal Kombat X. Goro, personnage clef de la série Mortal Kombat, devenait à son tour la carotte de toute réservation voire l’argument central de l’édition spéciale de Mortal Kombat. On s’aperçoit, en réalité, que toutes et tous, nous aurons « la chance » d’en profiter puisqu’il fait partie de l’ensemble des copies distribuées.
A notre grand damne, Goro apparait comme un personnage à la fois bonus et artificiellement séparé de son jeu initial. Indispensable pour son prestige, impensable de le voir séparer du jeu, Mortal Kombat X vous rappellera sans cesse que « vous pouvez acheter ce personnage pour le débloquer! ». (Si cela n’est pas déjà fait.) Séparer artificiellement Goro signifie non pas un réel manque de personnage du jeu. Nous rappellerons que BlazBlue 1 (PS3 & Xbox 360) ne comportait pas plus de 10 personnages. On s’aperçoit que le personnage bonus est plus que dispensable mais il bénéficie de la curiosité. Le pourquoi du comment de sa séparation tient plus du bonus que d’un réel manque de personnages. Il est, en quelque sorte, le personnage final comme le serait une histoire annexe à un scénario inachevé. A notre sens, la question n’est donc pas « Mortal Kombat est-il ou non un jeu abouti ? » mais plutôt « Jusqu’où ira Mortal Kombat dans la politique du bonus ? »
Dès sa sortie le 15 Avril 2015, les contenus payants répondaient présents!
Visiblement, la pratique ira très loin avec l’épisode 2015. Nous observerons très clairement que ce sont les principes fondamentaux du jeu de combat qui sont principalement visés : les costumes, les personnages, le contenu à acheter plutôt qu’à débloquer voire … une facilité dans l‘exécution des attaques ultra-gores. Par définition, l’ensemble des contenus sont optionnels. Le résultat s’avère presque absurde. Tellement qu’on ne peut se poser qu’une question : « Qui va pouvoir acheter et payer le contenu de la Krypte ? » Les joueurs seront minoritaires et cela nous prouve bien que nous sommes dépassés par la pratique du contenu payant. En outre, se distingue très clairement deux principes tout à fait séparable : acheter Mortal Kombat X ne signifie pas participer à des offres payantes de plus en plus ubuesques.
Si l’on part du principe que 24 variations doivent être multipliées par 3 variantes, nous atteignons un total de 72 possibilités. Plutôt conséquent, assez complet, faut-il pour autant se refuser aux 4 personnages spéciaux et aux contenus spéciaux ? La réponse n’est pas simple et mérite un autre angle d’attaque …
Le contenu payant, ce Predator costumé impitoyable.
Le costume Guerre Froide de Scorpion est l’exclusivité de l’Edition Spéciale. Le costume n’apporte dans le jeu : son but est purement esthétique. Est-ce préjudiciable ?
Mortal Kombat X se confond à la question des contenus téléchargeables. A notre sens, il faut dépasser la simple question « Faut-il acheter les contenus à venir ? » ou son inverse négatif. Le sens de la question serait morale pour avoir le sens, au fond, est-il juste ou non de dépenser son argent pour Mortal Kombat. Or, l’interrogation serait plutôt de savoir s’il est intéressant d’acquérir Predator, Jason et autres horreurs du cinéma Américain. Il se dégage alors un intérêt de pur bonus. Ce serait peut-être même le seul sens à accorder à ces apparences paradoxales, étranges mais pas forcément surprenantes dans Mortal Kombat. A titre d’exemple, nous retrouvons là un personnage comme Dark Vador qui était proposé dans Soul Calibur IV (PS3 et Xbox 360). Généralement peu accepté dans le domaine du tournoi, sa présence a ravi les joueurs pour son intérêt esthétique voire personnel. Pour le joueur passionné, les quelques €uros dépensés relevaient d’une dépense consentie, un petit rêve, un pur bonus. Dans le cas de Mortal Kombat, les heureux possesseurs de l’édition spéciale pourront se distinguer grâce au costume « Guerre Froide » de Scorpion. L’intérêt n’est que visuel, donc inutile aux yeux de certains, indispensable pour se distinguer aux yeux des autres.
Le Kombat Pack (Comprenez un Season Pass) permet de bénéficier de 4 personnages et de plusieurs costumes à venir. Quelque chose de véritablement condamnable ?
Certains lecteurs sont peut-être en train de se dire : « Mais il est en train de faire l’apologie du contenu payant ?! ». Il n’y est pas question de dédouaner le contenu téléchargeable mais de l’envisager comme un supplément d’apparat. L’aspect marginal de Predator le prouve. Le jour où les rencontres en ligne seront fixes et de qualité, le côté distinctif l’emportera évidemment. Quant aux costumes, absolument rien ne dit qu’un jour ou l’autre, un costume nostalgique ou suffisamment décalé ne vaille pas un retroussement du porte-monnaie virtuel. Il n’y a, ici, aucune espèce d’obligation d’achat : ce n’est pas un chapitre supplémentaire de l’histoire, ni un moyen d’éviter au jeu d’avoir du contenu (Mortal Kombat 9 proposait aussi des costumes à débloquer via la Krypte.) mais plutôt des moyens de se distinguer face aux copains ou face aux autres joueurs dans le monde. Familièrement, disons qu »Acheter un contenu payant, ce n’est pas sale. Le jeu vidéo change. » Nous vous renvoyons à notre premier constat : le contenu ne s’acquiert plus aux heures passées sur un jeu ou sur notre acharnement, il est maintenant concurrencé par des solutions de facilité et des moyens faciles pour les développeurs. Il suffit d’ôter artificiellement quelques morceaux pour les transformer en rentes à bénéfices. (Goro, Krypte de 20€, Fatalités à acheter …)
20€ pour débloquer un contenu à acquérir soi-même ?!
La solution la plus envisageable face aux contenus reste d’envisager cela dans un surplus non nécessaire. Voire, dans le cas de Mortal Kombat X, d’encourager l’attente afin de profiter d’une édition complète d’ici 8 à 10 mois. Aux joueurs de faire preuve de bon sens et de malice en ne tenant compte que du plaisir ou d’un nécessaire de confort. D’être, en quelque sorte, plus malin que l’achat injustifié d’un contenu encore déblocable seul. Dans cette histoire, Goro apparait comme le geste d’une économie douteuse et allant déjà trop loin. Surtout lorsque la réservation devient un argument inutile. Sauf aux yeux de Warner Bros & Co qui s’assure alors de vendre des unités supplémentaires de Mortal Kombat X.