En 2012, le Panoramique des Dômes avait connu une année de lancement difficile entre glissement de terrain et déraillement. Concernant le déraillement du train à crémaillère qui avait eu lieu le dimanche 28 octobre 2012, à 9h06, le Bureau d’Enquêtes sur les Accidents de Transport terrestre (BEA TT) vient de publier son rapport final.
Rappel des faits :
Le dimanche 28 octobre 2012, à 9h06, le train n° 32 du chemin de fer à crémaillère le « Panoramique des Dômes », composé de deux rames, déraille sur l’appareil de voie aval de la zone de croisement des Muletiers, quelques minutes après avoir quitter la gare implantée au sommet du Puy-de-Dôme pour rejoindre le terminus aval de la ligne.
Sa rame de tête s’incline d’environ 40 degrés vers l’aval de la montagne, les roues droites de ses deux premiers bogies enfoncées dans le ballast. Aucune victime n’est à déplorer.
Photo de l’accident source TC Dôme
Analyse du BEA-TT :
La cause directe et immédiate de cet accident est le franchissement au rouge, par le conducteur du train concerné, du signal de protection de la sortie du croisement des Muletiers. Ce franchissement est la conséquence d’un manque flagrant d’attention de ce conducteur qui, le jour même de ce déraillement, mais également à plusieurs reprises lors de journées d’exploitation précédentes, avait commis des erreurs manifestes de conduite.
Trois facteurs ont contribué à cette situation :
- l’inadaptation de la formation dispensée aux conducteurs de ce train à crémaillère qui ne leur permettait pas d’acquérir les réflexes indispensables pour garantir un respect rigoureux des règles de sécurité les plus élémentaires, ainsi qu’en témoignent les nombreux franchissements de signaux fermés qui avaient été enregistrés depuis sa mise en service ;
- les ambiguïtés que présentait la signalisation mise en place dont le feu rouge, selon qu’il était émis par le signal de protection d’un appareil de voie ou par un signal de « présence tension »1, imposait un arrêt absolu ou devait être franchi ;
- les carences des études de sécurité qui n’ont pas pris en compte les risques spécifiques de déraillements sur des appareils de voie non talonnables2 tels que ceux équipant le croisement des Muletiers, alors que la configuration de ce croisement, en pente et à proximité d’un passage à niveau, est susceptible d’aggraver les conséquences d’un déraillement.
Ces différentes déficiences résultent à la fois d’une insuffisante maîtrise du management de la sécurité dans la conduite du projet du « Panoramique des Dômes » et de l’inadaptation de l’application aux trains à crémaillère, dont le fonctionnement repose sur des technologies de type ferroviaire, de la réglementation de sécurité relative aux remontées mécaniques.
À la lumière de ces éléments, le BEA-TT formule deux recommandations portant :
- pour la première, sur la limitation des conséquences d’un talonnage des appareils de voie du « Panoramique des Dômes » ;
- pour la seconde, sur la réglementation applicable aux trains à crémaillère.
Par ailleurs, le BEA-TT invite le service technique des remontées mécaniques et des transports guidés à s’assurer que tout projet de système de transport public guidé fait l’objet, dès son engagement, d’un plan de management couvrant tous les aspects concourant à la sécurité de ce système et englobant, notamment, les premiers temps de son exploitation.
En résumé :
Pour le BEA-TT, le déraillement provient d’une erreur humaine suite à un manque de formation, des imprécisions dans la signalisation et des manquements dans les études de sécurité.
Depuis ce déraillement, le Panoramique des Dômes n’a plus rencontré de problème et semble connaitre un vrai succès.