L’âne et l’éléphant par French Fry
En Février, après avoir réalisé qu’elle était distancée de façon irrémédiable, Lady H. a commencé un lobbying cinglant pour faire revenir le parti sur sa décision… En d’autres termes , elle a tenté de : « changer les règles du jeu au cours de la partie ». Son camp (appelons le C.C) n’a pas hésité à revendiquer 100 % des délégués représentant ces états. Chez Obama (nommons le C.O), soucieux de ne pas faire de vague, on est prêt à transiger à 50%. Sans tenir compte des consignes du Président du parti démocrate, qui souhaitait qu’aucune manifestation d’opinion ne vienne troubler les débats, le CC a mobilisé ses supporters : des centaines de manifestants sont venus à Washington cette semaine pour soutenir leur dame, pancartes, cris, pleurs… De son côté, toujours prudent, le CO n’a pas incité à des contre-manifestations. Hillary reste fidèle à ses méthodes : qu’importe la manière, elle est désormais prête à tout pour durer… Jeu dangereux.
La commission spéciale était composée de 30 personnes représentants tous les courants de pensée du parti. Comme une cellule psychologique, chargé de grands traumatisés après un accident, ils ont en réalité décidé de ménager la chèvre et le chou, de donner raison à l’un et l’autre, ils ont décidé de ne rien décider. La solution du moitié/moitié a été retenue, ce qui porte le nombre de délégués à obtenir à 2118. La proportion ne change pas. Obama est toujours majoritaire à 2052, Hillary 1877. L’écart est maintenu.
Lors de ce conclave, le parti des ânes n’a ni brillé par son courage, ni montré force et talent. Ventre mou, ils ont repoussé à plus tard la décision, afin de ne pas blesser les Clintons, la femme à l’intérieur d’Hillary et de ne pas froisser les électeurs : un seul mot d’ordre « le respect ». Tempête dans un verre d’eau. Comme on pouvait le craindre, la dame en sort galvanisée : elle passe devant en nombre de voix, ce qui va se confirmer avec Porto Rico aujourd’hui. Hillary y est en tête. Aux Etats-Unis comme ailleurs, les minorités n’aiment pas les minorités… La communauté hispanique a tendance à rejeter la communauté afro-américaine, dont Obama est pour eux un représentant. Racistes les hispanos US ? Disons oui. Hillary fait donc carton plein. Il faut dire aussi que son Bill avait beaucoup fait pour eux en son temps (régularisation, aide…). Obama, quant à lui, est largement en tête dans le Montana et le Dakota du Sud (dernières primaires du processus de désignation par les citoyens, mardi 3 juin). Chaque jour compte!
La campagne Clinton continuera-t-elle jusqu’en août ? Avec quels fonds ? Comment les supers délégués gèreront-il ce schisme ? Vont-ils finir par prendre courage ?
Stay tuned !