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Malavita - 3/10

Par Aelezig

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Un film de Luc Besson (2013 - USA, France) avec Robert De Niro, Michelle Pfeiffer, Tommy Lee Jones, Dianna Agron, John D'Leo

Grosse déception.

L'histoire : La famille Manzoni, américaine, déménage sans cesse. Ils viennent de quitter la Côte d'Azur pour s'installer en Normandie, sous de nouvelles identités. Car le père, mafioso repenti, tente d'échapper à ses ex-collègues qu'il a dénoncés. A ce titre, il est protégé par le FBI, qui surveille néanmoins ses agissements et ceux de ses ennemis. Les Manzoni tentent de s'adapter à la vie française et à la vie normale tout court. Mais le naturel revient vite. La mère met le feu chez les anti-américains, le père tue ceux qui l'énervent, la fille tabasse ses camarades de lycée et le fils se livre à divers trafics...

Mon avis : Premier Besson que je n'aime pas. Scénario bidon, mélange des genres, artificiel, ennuyeux. Et pourquoi donc aller chercher ces stars américaines ? La mafia est née en Italie, il aurait pu nous concocter la même histoire avec des acteurs français ou italiens. Ca fait vraiment clinquant, genre vous-avez-vu-les-stars-que-je-peux-me-payer... Ce film me fait comprendre pourquoi certains détestent Besson. Heureusement pour moi, c'est le seul qui m'ait fait cet effet, et pour le moment, je lui pardonne cette erreur, je continue d'être fan et j'ai hâte de voir Lucy.

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Je n'ai pas trop compris à quoi j'avais affaire. Comédie ? A part deux ou trois "surprises" (toutes liées d'ailleurs à l'ultra violence de personnages aux airs angéliques), au bout d'un quart d'heure, je n'ai plus jamais ni ri ni souri. Même De Niro, qui sait nous faire des "tronches" hallucinantes, est ici assez éteint. Idem pour Tommy Lee. Drame ? Moitié, dans le sens où la dramaturgie est cassée par les effets humoristiques précédemment cités. Thriller ? Non, j'ai jamais thrillé. Je ne sais pas ce que j'ai vu. Dans mes tags, je vais mettre mafia et p'is c'est tout... Je vais peut-être rajouter comédie quand même, car ce n'est pas sérieux du tout, en fait. Ca aurait même pu être drôle.

Mais Besson ne va pas au bout de sa folie. Les personnages sont déjantés, parfois on les dirait sortis de chez Tarantino, ou de la Famille Addams, mais les scènes où ils expriment leur fantaisie sont finalement assez rares. Le reste du temps, on s'ennuie, l'histoire de base étant tout ce qu'il y a de plus banale : une famille dont le papa est un ancien mafieux, protégée par le FBI, pour servir d'appât (je crois...) à ses ex-collègues ou rivaux qui le poursuivent. Ce qui est paradoxal : s'ils déménagent sans cesse et se cachent sous de fausses identités, les mafieux ne devraient pas les retrouver. Et s'ils sont suivis par le FBI, pourquoi faut-il toujours qu'ils déménagent ? Et pourquoi la France ? Pourquoi la Côte d'Azur avant, un détail inutile, puisqu'on n'en parle plus du tout après. Pour expliquer qu'ils sont déjà en France depuis un moment, ce qui explique pourquoi ils parlent tous français couramment (les enfants ne sont absolumemnt pas dépaysés au lycée...)... Pas tout pigé...

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Je n'ai pas trop aimé non plus la façon dont Luc Besson décrit les Français comme des gros ploucs, ignares, intolérants, racistes... C'est peut-être vrai pour certains, mais ce n'est pas la majorité et c'est faire passer une image bien négative sur un film destiné à être vu sur tous les continents...

On notera cependant, pour moi le seul atout de cette oeuvre bancale, la capacité drôlatique de Michelle Pfeiffer, excellente.

Pour ceux qui ne connaissent pas l'italien, sachez que malavita veut dire pègre, banditisme, délinquance. Et dans le film, c'est aussi le nom du chien.

Quelques rares critiques ont aimé. Je citerai Le Monde qui fait un bon résumé : "Une rencontre du huitième type. Du genre "Les Affranchis" (Martin Scorsese, 1990) redébarquent dans les années 2000 en Normandie et se lancent dans "La Cuisine au beurre" (Gilles Grangier, 1963)."

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Après, ça frappe fort : "Comédie noire hyperviolente jouant du choc des cultures, le film perpétue les pires stéréotypes, mais avec un sens certain du rythme. Pas nul, mais assurément ringard " (TéléCinéObs) ; ""Malavita" vire au banal film d'action. La caution de Martin Scorsese, crédité comme producteur exécutif (ça sent l'emploi fictif !), n'y change rien " (Télérama) ; "Faut-il encore s’étonner du mépris avec lequel Besson filme tout, le monde, la ruralité, les femmes, le cinéma lui-même ? On peut en tout cas se désoler de voir gâchée chaque opportunité de comédie." (Les Cahiers) ; "Besson enfile comme des perles tous les poncifs du film mafieux (...), on croit compulser "la mafia pour les nuls". (Critikat) ; "De la farce noire de Tonino Benacquista, Besson ne retient qu'un esprit anti-français malvenu et des péripéties téléphonées : "Malavita" est un ratage à oublier vite." (Les Fiches du Cinéma) , "L’occasion pour Besson de frotter les deux cultures, "ricaine" et "frenchy", dans ce qu’elles ont de plus clicheteux et beauf : les premiers mangent des burgers, les seconds du camembert." (Les Inrocks). Et je dois dire que je suis assez d'accord. Les spectateurs aussi, d'après ce que j'ai lu et entendu...


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