Comme le laisse présager la couverture, ce livre est écrit à quatre mains. À la plume, l’on retrouve le juge d’instruction bruxellois Michel Claise, mais le véritable héros de cette histoire se nomme Alain-Charles Faidherbe. C’est sous ce nom d’emprunt que ce magistrat s’est réfugié en Belgique après avoir fui un pays de l’Est gangréné par la corruption et dont il préfère taire le nom pour des raisons de sécurité qui deviendront évidentes au fil du récit.
Cette autobiographie romancée se déroule donc dans un pays rongé par la corruption dans tous les échelons de l’appareil d’Etat. Déjà à l’époque du Communisme il était impossible d’y appliquer une justice impartiale, mais la chute du mur de Berlin n’a fait qu’empirer les choses avec l’arrivée de la maffia russe…
À travers le destin de ce héros qui refusera de céder à la corruption en « cousant ses poches », le lecteur découvre avec consternation les coulisses de ce système corrompu jusqu’à la moelle. Des petits privilèges proposés au meurtre d’un membre de sa famille, en passant par les fausses accusations et les menaces, le pouvoir en place tentera tout pour que cet emmerdeur impartial entre dans le « système »… et l’obligera finalement à fuir.
« Faudra qu’on le surveille. Il sera comme cela nous arrange. Sinon, on s’en débarrasse. »
Ce combat perdu d’avance permet de découvrir les dérives de la justice de ce pays pas très éloigné de chez nous et livre une tranche de vie riche en émotions. Ce témoignage est narré de manière très linéaire en se « contentant » de relater les faits sans perdre trop de temps avec la mise en place. Le résultat fait cependant mouche grâce à un héros hyper attachant comme on aimerait en découvrir plus souvent et des personnages secondaires hauts en couleurs, souvent décrits avec beaucoup d’humour malgré leurs actes répugnants.
Excellent !