Ce matin, lorsque je suis reparti, peu après que le premier train ai sifflé sur la gare de Llanes (l'auberge occupe une partie de la gare, mais elle reste en activité !), le ciel avait changé d'allure. Le bleu et le soleil qui m'ont accompagné depuis mon départ de Bayonne, presque sans intermède, ne sont plus là, remplacés par un ciel bas, blanc puis plus sombre.
Je marche très tranquillement ce matin, a l'image du décor : une campagne plus verte, qui rappelle déjà la Galice. Sur la cote, c'est aussi plus océanique. Quelques palmiers, mais l'ambiance est atlantique. Je ne sais pas encore si je m'arrête au bout de 30 kms ou si j'en fait à nouveau 50. Du coup, je vadrouille et je flâne.
Il faut dire que j'ai de quoi admirer : les bords de mer sont splendides, les vues sur les montagnes alentours pas mal non plus. Et de la compagnie : de jeunes veaux, si petits qu'ils peuvent passer sous l'enclos, se promènent sur le chemin. Ils sont craintifs, et je dois rassurer leurs mamans, inquiètes, quant à mes intentions, tout à fait pacifiques.
J'arrive tout de même d'assez bonne heure à mon but possible. Il est trop tôt, je décide, malgré une certaine fatigue (dix jours de marche déjà, avec une bonne moyenne et de bons raidillons!) , de poursuivre. Mes jambes sont certes dures et faibles à la fois, mais elles veulent avancer.
La campagne ensuite est encore plus calme. Bord de mer, le marquage est peu présent et je suis au plus près la cote un instant. Des vaches encore, et des chevaux. Une pause tardive, mais méritée, des petits chats dont l'un est roulé en boule dans un pot de fleur. Il pleut. Derniers kilomètres humides, les vagues sont plus fortes, les surfeurs sont rentrés.
Enfin La Isla, une vieille dame qui "garde" l'auberge et plein de monde dedans. Un grand dortoir, et j'ai peur de mal dormir. Ça sent le remake de la nuit des ronfleurs. En attendant je dine au sol restaurant bar du coin, en compagnie d'une bouteille de rouge d'origine pas contrôlée mais du coin, et du match PSG / Barça, que je ne pense pas suivre jusqu'au bout !