Les taux d’imposition à Paris restent ainsi les plus modérés des grandes villes de France. Avec un taux de taxe d’habitation cumulé (ville et département) fixé à 13,38%, Paris est plus de 10 points en dessous du taux moyen constaté en France (24,94%). L’écart est encore plus flagrant en ce qui concerne la taxe sur le foncier bâti : le taux cumulé est de 13,50% à Paris, contre en moyenne 29,30% sur l’ensemble des villes, soit une différence de près de 16 points. Cette faible pression fiscale se confirme sur le foncier non bâti, avec un taux de 16,67% à Paris, contre en moyenne 32,63% à l’échelle nationale."
Evidemment, tout cela n'est qu'artifice de présentation. D'abord, il faut rappeler que les impôts, sous Delanoë, avaient augmenté de près de 70 %. L'on partait en effet d'une situation de très basse fiscalité due à la gestion ultra saine et même précautionneuse de la ville sous Tiberi. Grâce à la manne des droits de mutation, à la hausse des impôts et au quadruplement de la dette, la ville de Paris sous contrôle socialiste a, en quatorze ans, disposé de près de 14 milliards d'euros de plus de ce qu'aurait eu la municipalité de droite toutes choses égales par ailleurs. Cette énorme masse d'argent a servi à financer des dilapidations clientélistes, notamment des achats massifs de logements dans le bâti existant pour y loger des électeurs quitte à faire monter artificiellement les prix.
Venons-en maintenant à l'action propre d'Hidalgo. Elle claironne qu'elle n'a pas touché aux taux des taxes foncière et d'habitation ce qui est factuellement faux puisque, pour les résidences secondaires, elle a augmenté le taux de la foncière de 10 %. Comme il s'agit de contribuables qui ne votent en général pas à Paris, souvent d'étrangers, ce coup de bambou sera sans conséquence politique, espère-t-elle. Mais il ne sera pas sans effet économique car les propriétaires ainsi discriminés peuvent en avoir assez et vendre leurs biens, accentuant le retournement du marché et, paradoxalement, diminuant les rentrées de droits de mutation. Bref, une illustration de l'axiome selon lequel les hauts taux tuent les totaux.
Autre entourloupe, la hausse massive de certains droits et taxes, notamment les droits de stationnement, qui pour certaines catégories d'usagers ont augmenté de 233 % ! Une véritable extorsion ... Du reste, un recours pour excès de pouvoir a été introduit contre cette hausse fiscale déguisée : nous vous en reparlerons.
Il faut d'ailleurs noter que les prévisions de recettes dues à ces hausses sont encore théoriques. Si les automobilistes parisiens décident de se garer ailleurs que sur la voirie ou refusent purement et simplement d'acquitter les amendes du fait de leur caractère scandaleux, les rentrées seront plus faibles qu'annoncé. Mais on ne le saura que dans un an. D'ici là, la com' d'Hidalgo aura distillé son poison.
Il en est de même des nouvelles tranches tarifaires pour l’accès aux services publics parisiens (cantines, conservatoires...) qui frapperont les ménages gagnant plus de 10.000 et 15.000 euros par mois. A ce niveau, la concurrence des offres privées va se faire sentir.
Nouvel escamotage : la mairie se garde bien de parler de la hausse de la taxe de séjour dans les hôtels qui est naturellement une forme de fiscalité qui va rendre moins attrayant le séjour dans notre ville. Le montant de recettes supplémentaires anticipé est de 40 millions d'euros.
Surtout, le plus épais silence règne sur la fiscalité des entreprises. Du fait de sa réforme, les recettes tirées de la Contribution sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) devraient être supérieures de 120 millions d’euros aux prévisions initiales. Cette augmentation substantielle explique très largement que la ville puisse continuer à dépenser sans faire d'effort réel de meilleure gestion. Notamment, l'arrosage gigantesque des associations par voie de subventions continue afin d'entretenir le réseau d'obligés et d'affidés qui conforte la mainmise du PS sur la ville.
Enfin, les comparaisons avec les autres villes sont purement et simplement faussées par le fait que les taux s'appliquent à des bases d'imposition plus élevées à Paris. Ce qui compte et qui fournit le seul véritable élément objectif de comparaison est le niveau de dépenses municipales par habitant. Et là, Paris débourse plus que les grandes villes de province, alors pourtant que l'Etat y prend en charge nettement plus de services.