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A copier 100 fois

Publié le 16 avril 2015 par Boisset

Etre copié est un signe de succès, on le sait. Mais que faire quand on copie quelque chose et que l'on est ensuite copié? C'est cette mise en abyme de copies qui inquiète l'artiste Jeff Koons.

Le plasticien américain, qui a construit sa carrière en pastichant des objets pop, commerciaux ou publicitaires, a envoyé une lettre de mise en demeure à une galerie de San Francisco. Celle-ci, la Park Life Gallery distribue des serre-livres qui sont très semblables aux sculptures de chien-baudruches de Jeff Koons.

Les avocats de l'artiste, qui a lui même été attaqué quatre fois en justice pour des questions comparables, ont demandé à la galerie d'arrêter la commercialisation de ces produits, estimant qu'il y a violation de la propriété intellectuelle. Dans la lettre, il est exigé que les pièces, vendues 30 dollars (environ 24 euros), soient expédiées à l’artiste.

Des commentateurs du monde de l'art, cités par le site Internet ArtInfo.com, qualifient cette affaire de «risible» au vu du passé de l'artiste.

La Park Life Gallery a retiré les objets en question de la vente mais se moque, sur son site Internet, de la position de Jeff Koons.

Clément GHYS

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Un publicitaire, auteur des campagnes de Naf Naf dans les années 1980, estime que l'oeuvre "Fait d'hiver" est une contrefaçon de l'une de ses créations.

L'oeuvre de Jeff Koons Fait d'hiver a été retirée de la rétrospective consacrée à l'artiste américain au Centre Pompidou, à la demande du prêteur, à la suite des accusations de contrefaçon portées par un publicitaire, a annoncé mardi le musée. Franck Davidovici, l'auteur des campagnes de Naf Naf dans les années 1980, a accusé Jeff Koons de contrefaçon au vu de l'oeuvre en porcelaine de l'artiste. Datant de 1988, cette dernière présente des similitudes avec une publicité pour la marque de prêt-à-porter féminin réalisée en 1985, intitulée aussi Fait d'hiver et qui met en scène un cochon venant au secours d'une femme allongée dans la neige. 

"Le concept d'appropriation"

Alain Seban, président du Centre Pompidou, rappelle dans un communiqué que "des questions similaires se sont déjà posées aux États-Unis pour d'autres oeuvres de la série Banality (réalisée par Koons), dont le principe même est de partir d'objets achetés dans le commerce ou d'images issues de la presse". "Une large part de la création moderne et contemporaine repose sur le concept de citation, voire d'appropriation.  Il est essentiel que les musées puissent continuer à rendre compte de ces démarches artistiques", souligne Alain Seban. Le Centre Pompidou précise que le retrait a été effectué "à la demande du prêteur" de l'oeuvre.

Un huissier s'était rendu mi-décembre au Centre Pompidou pour prendre en photo, sous tous les angles, cette création intitulée Fait d'hiver, comme la publicité, et saisir divers documents. Il existe quatre exemplaires de cette oeuvre. Celui qui était exposé au Centre Pompidou a été vendu environ trois millions d'euros en 2007 chez Christie's à New York.


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