Le manuscrit des Stances pour la Reconnaissance dans la main gauche de Daksinâmûrti, incarnation de la pédagogie non-duelle
Pour beaucoup d'adeptes de la non-dualité, le monde n'est qu'un faux-semblant dépourvu de sens, neutre, impersonnel et aussi significatif qu'un meuble Ikéa. Une énigme sans importance.Mais dans le tantra non-duel et la philosophie tantrique de la Reconnaissance (pratyabhijnâ), le monde est le nectar d'immortalité, une substance magique source de plénitude.C'est ce que dit Abhinavagupta dans ses stances augurales à ses deux commentaires au dernier chapitre des Stances pour la Reconnaissance (Pratyabhijnâkârikâ). Après avoir expliqué en détail que le Soi évident est le maître absolu parce qu'il connait tout et peut tout, l'auteur des Stances, Utpaladeva, résume les points essentiels de cet enseignement dans un dernier chapitre, récapitulation résumée à son tour dans ces deux stances de bon augure :Nous célébrons ce Shivaqui rend manifeste à ses amoureuxleur Soi, riche de la non-séparation d'avec la prodigieuse variétédes sujets, des objets et des expériences innombrables. 1Je salue ce Seigneur de l'ambroisiequi mène à la plénitudele monde- ce nectar d'immortalitéqui s'écoule du Point -monde qui s'épanouitau sein de ce royaumequ'il est lui-mêmeet qui enveloppe tout. 1