Du miel et des uppercuts dans l’EP des Puts Marie. Il paraît qu’il ne faut pas juger à la pochette…il paraît ! C’est une véritable animalerie chez les Puts Marie. Du moins c’est ce que la pochette laisse croire. Entre ces kangourous albinos un peu fantastiques et piqués et ces oeufs de serpents sur le point d’éclore, le fond blanc un peu brut donne certes une impression sauvage et violente. Mais ces folles images ne sont-elles pas là pour illustrer le côté surréaliste et absurde du groupe?
Dans les oreilles : Pourtant, c’est une bonne dose de délicatesse qui éclôt dès les premières notes de A Quantum of Sun, une chanson où le soleil a évaporé toutes les forces du groupe sous un sombrero, dans un désert du Névada. Une certaine métaphore de peu de créativité ? Possible, la formation a été si peu présente ces derniers temps que beaucoup l’ont portée disparue. Mais à l’écoute des longs riffs de fin, c’est bien un retour en fanfare pour les Puts Marie qui marchent enfin ensemble dans des retrouvailles atomiques.
Une réunion en décalage horaire avec un chanteur qui a roulé sa bosse à New-York, un bassiste en exil à Mexico et un batteur parti vivre l’aventure en solo. En parlant de ville, en voilà une chanson qui évoque les bas-fonds sordides d’un quartier chaud ou rouge… Pornstar, malgré son début saccadé et sa musique grisante, est rapidement illuminé par la voix de Max Usata. La chanson au destin tragique devient pop et mérite son statut de premier single. La suite est un peu plus exotique.
Avec sa guitare un peu blues, Obitatuary raconte une histoire pas totalement orthodoxe à susurrer dans un piano-bar, une intrigue assez inquiétante où la mafia de New York ou de Budapest n’est pas si éloignée. L’ambiance est aussi mélancolique slave dans The Bathhouse où il fait chaud comme dans un sauna et donne envie de se plonger dans le samovar brûlant, frissonnant comme la chanson. L’ambiance frisquette de l’ancien moulin grison d’enregistrement auréole aussi Lost Soul, une histoire d’amour un brin hip-hop qui devient un rock fou, une plainte métal. .. et c’est beau!
Même genre avec All Yours Am I à la profondeur de son, mixé par Jeff Salzman, à qui on doit Sallie Ford, à Portland. Un esprit hipster ? Non et c’est justement pour cela que l’EP des Puts Marie est juste, car il ne faut pas forcément être fan de rock pour se sentir parfois vibrer par une chanson! N’est-ce pas le plus beau but en soi?