Dépister la violence conjugale lors des consultations gynécologiques, en particulier lors du choix d’une contraception, c’est l’implication directe de cette étude internationale : Car les femmes victimes de maltraitance recourent moins à la contraception, d’où des taux plus élevés d’infections sexuelles et d’IVG. Conclusions dans la revue PLoS ONE.
Parmi les effets associés à la violence conjugale, il y a contrôle de la contraception d’une femme par son conjoint, expliquent ces chercheurs de l’Université McGill, dans un communiqué. Les femmes maltraitées par leur partenaire ou ex-partenaire intime sont ainsi beaucoup moins susceptibles de recourir à la contraception. Les conséquences sont graves, un risque supérieur de contracter une IST et un taux d’incidence plus élevé des IVG. Les auteurs rappellent ainsi que, dans des pays africains, les femmes maltraitées par leur partenaire ont un risque multiplié par 3 de contracter le VIH.
Il s’agit ici d’un examen de la littérature et d’une méta-analyse des meilleures études sur le sujet, menées principalement aux États-Unis, mais aussi en Inde, en Afrique du Sud, au Zimbabwe et au Nicaragua. Les auteurs ont passé en revue 1.574 articles scientifiques, en ont retenu 179 et ont combiné et analysé les données de 12 études répondant à leurs critères d’inclusion. Leur méta-analyse finale (cliquer sur visuel ci-contre) a porté sur 7 études » solides » portant au total sur près de 15.000 femmes.L’analyse révèle :
· un lien de causalité entre la violence conjugale et la contraception indépendant des autres facteurs de confusion possibles :
· un taux d’IVG inversement associé au recours à la contraception (OR contraception : 0,47),
· un taux d’IVG inversement associé au recours au préservatif (OR préservatif: 0,48).
Une préférence pour les contraceptifs de longue durée : Les femmes agressées physiquement ou sexuellement par leur partenaire vont avoir moins recours au préservatif et vont préférer les contraceptifs de longue durée, tels que les implants, les stérilets, voire les injections, (comme dans certains pays en développement). » En parlant avec ces femmes maltraitées, je les ai souvent entendues dire qu’elles choisissaient des méthodes contraceptives que leur partenaire masculin ne pouvait pas refuser « , affirme Lauren Maxwell, auteur principal.
Dépister la violence conjugale en consultation de gynécologie : Cette étude montre la nécessité de prendre en compte la violence conjugale dans les interventions visant à pour faciliter l’accès des femmes à la contraception. Mais, en pratique, dépister la violence conjugale et impliquer, si nécessaire les hommes dans les consultations qui portent sur la contraception. Des conclusions à fortes implications pour la formation au dépistage des médecins, gynécologues, infirmières et sages-femmes, afin que ces professionnels soient en capacité de dépister la violence conjugale lors des consultations de contraception.
Source: PLoS ONE Feb, 2015 DOI : 10.1371/journal.pone.0118234Estimating the Effect of Intimate Partner Violence on Women’s Use of Contraception: A Systematic Review and Meta-Analysis
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