Il s’agit cette fois, d’un recueil de douze nouvelles. Dans des décors sauvages, les Appalaches, à des saisons diverses, sous la neige épaisse ou en période de sécheresse, et des époques différentes, durant la guerre de Sécession ou la fin des années cinquante, Ron Rash trousse de magnifiques histoires mettant en scène les humbles, ceux qui se débattent entre la misère et la violence pouvant aller jusqu’à donner la mort. Des portraits attachants, pour le meilleur comme pour le pire, ici on vole des œufs pour pouvoir manger, là un fils drogué vole ses parents ; des pilleurs de tombes, un pyromane, un vieil homme hors-la-loi poursuivi par un ranger des parcs nationaux, un guitariste de rock dans un bouge minable…
Au fil de votre lecture, vous passerez de la violence froide (Les Temps difficiles) à l’humour noir (Des confédérés morts), de l’incertitude (Incandescences) à l’humour désespéré (Etoile filante), à moins que l’écrivain ne s’essaye au genre poétique (L’Envol). Soyons néanmoins lucides, tous les textes ne sont pas du même niveau, un ou deux (Retour) m’ont laissé sur ma faim. L’écriture est toujours impeccable, même quand l’auteur adopte un langage « bouseux » pour certains dialogues.
Le temps nous semblait long depuis Une terre d’ombre, bouquin paru l’an dernier, Ron Rash nous donne de ses nouvelles, elles sont bonnes et nous attendons donc son prochain roman avec impatience.