Imaginez.
Tout un livre écrit comme ça.
Une phrase, un retour.
Aucune ne se poursuit sur une deuxième ligne.
Charlotte, de David Foenkinos.
Le prix Renaudot.
Le prix Goncourt des lycéens.
L’histoire tragique d’une jeune Juive.
Peintre de génie.
Gazée en 1943.
Le texte reste au plus près des faits.
Au plus près de l’émotion.
Le rythme est saccadé.
Comme un halètement teinté d’urgence.
La souffrance traitée avec pudeur.
On connaît la fin.
On la sent venir.
Inéluctable.
S’y mêle la quête de l’auteur.
Son obsession pour l’artiste, Charlotte Salomon.
C’est avant la guerre.
Les Juifs sont refoulés de partout en Allemagne.
Il écrit à propos de Charlotte :
« Sa ville entière est un champ de bataille.
Une prison pour son sang. »
D’une rencontre bâclée, il dit encore :
« On aurait dit le brouillon d’un rendez-vous. »
Une histoire extrêmement touchante.
Une plume fine, subtile.
Je vous recommande chaudement Charlotte.
David Foenkinos, Charlotte, Gallimard, Paris, 2014, 221 pages