Le diabète gestationnel qui survient chez 2 à 6% des femmes enceintes vers la fin du 2e trimestre et disparaît le plus souvent après la grossesse, comporte déjà des risques connus pour la mère comme pour l’enfant. Ont déjà été documentés, pour l’enfant, les risques de poids (macrosomie) et croissance excessifs, de détresse respiratoire, hypoglycémie néonatale ou de diabète de type 2 plus tard dans la vie. Chez la mère, un diabète gestationnel peut entraîner une prééclampsie, l’accouchement prématuré et de multiples autres complications. C’est en tous les cas, la première fois que le risque de TSA ou d’autre trouble neuro-comportemental est évoqué pour l’enfant. Ici bien en cas de diabète survenant au cours de la grossesse et non préexistant chez la mère.
Les chercheurs du Kaiser Permanente de Californie du Sud ont mené cette étude sur 322.323 enfants suivis de la naissance à la date du diagnostic clinique de TSA ou durant près de 6 ans, en moyenne. Parmi ces enfants inclus dans l’étude,
- 2% ont été exposés à un diabète de type 2 pré-existant chez la mère avant la grossesse,
- 7,8% à un diabète gestationnel,
- 90,2% non exposés.
· Environ 5 ans après la naissance, 3.388 enfants était diagnostiqués avec TSA dont 115 exposés à un diabète pré-existant, 130 exposés à un diabète gestationnel à 26 semaines de grossesse ou moins, 180 exposés à un diabète gestationnel après 26 semaines de grossesse (et 2.963 non exposés).
· Après ajustement avec les facteurs de confusion possibles pour l’autisme,
· le diabète gestationnel chez la mère s’avère significativement associé au risque de TSA chez l’enfant lorsqu’il est diagnostiqué avant et autour de 26 semaines de grossesse; dans ce cas l’aumentation du risque de TSA est estimée à 42%.
· aucune association du risque de TSA n’est identifiée avec le diabète préexistant.
Ce risque accru de TSA apparaît indépendant du tabagisme maternel, de l’indice de masse corporelle, et du gain de poids durant la grossesse. Selon les auteurs, les mécanismes biologiques sous-jacents pouvant expliquer cette association, relèvent de multiples voies, comme l’hypoxie chez le fœtus, le stress oxydatif dans le sang de cordon et le tissu placentaire, l’inflammation chronique, et certaines modifications épigénétiques….
Source: JAMA Endocrinology 15 April, 2015 doi:10.1001/jama.2015.2707 Association of Maternal Diabetes With Autism in Offspring