Peut-on raconter son enfance ? Y a-t-il un fil conducteur ? Les images, les scènes surgissent comme des fantômes. Écrire le récit que tous veulent lire. Lire notre propre histoire. Celle de voir les derniers jours de sa mère presque centenaire. Louise Dupré, avec le ton de la confidence, ou celle qui veut "se faire pardonner" elle - même, et démunie face à la douleur, comment ne pas souhaiter que cela se termine? Que ça se termine en beauté. Mais hélas, pouvons-nous savoir comment cela se terminerait ?"La mère, morte, emporte l'humanité" écrit Paul Bélanger que l'auteure cite. Il y a le bruit familier de la machine à coudre Singer : "ce bruit familier, le grincement d'une pédale de machine à coudre qui nous endort, le soir,dans nos draps aux odeurs de corde à linge, combien de personnes l'entendront-elles en me lisant, combien de femmes alors au Québec cousait tard la nuit? " . Au Québec et au-delà jusqu'au bout de la méditerranée, le bruit de la même machine à coudre, symbole du travail au féminin. "Même sans larmes, l'enfance reste tapie dans un coin sombre, elle nous guette . Elle ne meurt jamais . " Louise Dupré, L'album multicolore, Héliotrope, 2014