Un test d’analyse de l’haleine pour remplacer la coûteuse et désagréable endoscopie pour détecter, au moins en première intention, un cancer gastrique ? C’est en effet la promesse de cette étude israélienne : Un nouveau test de l’haleine prometteur dans le diagnostic du cancer de l’estomac qui pourrait contribuer précisément à prédire si des troubles de l’intestin sont associés à un risque élevé de cancer de l’estomac. Les premiers résultats de précision et de spécificité sont présentés dans la revue Gut.
Seul un petit nombre de lésions de l’estomac vont évoluer vers un cancer. Cependant, il n’existe aucune méthode non invasive pour détecter ces lésions dangereuses et pour stratifier le risque de développement cancéreux. Les méthodes de diagnostic actuelles, comme l’endoscopie sont invasives, coûteuses, chronophages et désagréables pour le patient. Si le concept de test de l’haleine a certes déjà été évoqué, ce nouveau test fait ici preuve d’une spécificité cancer/pré-cancer de 98%. Ces données ouvrent donc la perspective de pouvoir diagnostiquer et traiter plus tôt le cancer de l’estomac, un cancer à mauvais pronostic.
Les chercheurs de l’Institut de technologie et de l’Université de Latviaa ont testé ce nouveau mode diagnostique chez 484 participants déjà diagnostiqués, dont 99 avec un cancer de l’estomac bien établi, 53 avec ulcères de l’estomac (non cancéreux) et 325 autres patients atteints de pré-cancer, c’est-à-dire de lésions anormales susceptibles de déclencher le développement d’un cancer. Ces derniers ont été répartis par niveau de risque (0 à IV) sur la base de l’échelle OLGIM (Operative Link on Gastric Intestinal Metaplasia assessment). Le test repose toujours sur le même principe, celui de la détection de composés organiques volatils (COV) dans l’air expiré. Il s’agit de détecter les composés chimiques liés aux changements biologiques associés à la fois au pré-cancer et au cancer.
L’étude révèle que l’analyseur d’haleine permet de distinguer entre cancer établi et pré-cancer, avec une efficacité élevée :
· une spécificité très élevée, de 98% (distinction entre cancer et pré-cancer)
· une sensibilité un peu plus faible, de 73% (identification exacte des patients atteints de cancer).
· Le test s’avère un peu moins fiable pour identifier les différents stades de pré-cancer : Sur la distinction entre ulcère de l’estomac et cancer de l’estomac, la spécificité et la sensibilité s’élèvent à 87%.
C’est donc une nouvelle preuve de concept sur l’utilité de la mesure des COV dans l’air expiré pour distinguer les différentes étapes du développement du cancer de l’estomac. Un test expérimental, non invasif, qui pourrait donc prochainement être utile en combinaison avec d’autres méthodes pour différencier cancer de l’estomac ou pré-cancer ou pour la surveillance des patients atteints de pré-cancer.
Source:Gut April 13 2015 doi:10.1136/gutjnl-2014-308536Detection of precancerous gastric lesions and gastric cancer through exhaled breath (Visuel NHS)
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