Tous les bruits ne sont pas des agressions. La musique, la nature…
J’avais seize ans et c’était un des premiers films « enfants non admis » que je pouvais voir au cinéma. La Dolce Vita de Fellini. Un peu sans doute pour les seins d’Anita Ekberg ? Le seul personnage « normal » de l’histoire est un écrivain sage, posé, incarné par Alain Cuny. Il a une famille, des amis, ils discutent… et ils écoutent (ce qui deviendrait une mode depuis) des enregistrements de bruits d’orage, de pluies, de vent …
Ecouter le galop d’un cheval, le bourdonnement de l’abeille, le bruissement des feuilles, le froissement des ailes des oiseaux, l’aboiement lointain d’un chien, le gazouillis des bébés et puis bien sûr les sanglots, les soupirs et les cris de l’amour !
L’éblouissement de la pluie
Au fond du paysage
Aux commissures de tes lèvres
Dans les reflets de tes pupilles
Une saute de vent
Les chevelures comme crinières
Et le galop des cœurs
Puisque aucun mot ne peut les traduire
Gardons au secret
Les battements du sang
Le plongeon de la falaise
La traversée du temps
Nous pressentons déjà les cris
Et que l’amour nous immortalise
En parlant du bruit, nous sommes dans les sens. Les sens nous aident à définir les choses et les personnes. Mais c’est trompeur, nous le savons. La vue, par exemple, ne nous découvre que l’apparence des choses.
En revanche, la voix, les inflexions de la voix, traduisent elles toutes les modifications de notre vie secrète.