Cet article de William C. Taylor paru dans la Harvard Business Review sur les enseignements de John W. Gardner, ancien ministre de la Santé et de l’Éducation sous le Président Johnson, professeur à la Standford University et fondateur de Common Cause et Independent Sector, met en avant le fait qu’il faut continuer à apprendre, et cela de la manière la plus large possible, pour être un bon leader.
« Le discours que Gardner donna le 10 novembre 1990 à McKinsey & Co., qui conseille les entreprises les plus riches et les plus puissantes à travers le monde, ne portait pas sur l’argent ni sur le pouvoir mais sur ce qu’il appelait ‘le renouvellement personnel’, à savoir la nécessité, pour les leaders qui veulent faire la différence, de continuer à apprendre et à grandir. Il voulait tellement faire passer son message qu’il écrivit son discours avec beaucoup d’avance afin de s’assurer que ‘chaque phrase atteindrait son but’.
Quel était son message ? Que ‘nous devons affronter le fait que la plupart des personnes, dans le monde professionnel, s’ennuient plus qu’elles ne l’admettent’. ‘L’ennui est un mal, souvent secret, qui frappe de nombreuses grandes entreprises. Quelqu’un m’a dit l’autre jour : Comment je peux m’ennuyer autant alors que je suis si occupé ? Je lui ai répondu : Regardez autour de vous. Combien de personnes que vous connaissez bien – des personnes même plus jeunes que vous – sont déjà emprisonnées dans des attitudes et habitudes figées ?’
Mais quel est le contraire de l’ennui, ce qui permet aux individus de continuer à apprendre, grandir, changer et de s’extraire de leurs habitudes ? ‘Rien qui ressemblerait à de l’ambition’, répondit Gardner aux consultants très ambitieux de McKinsey. ‘Après tout, l’ambition s’étiole au bout d’un certain temps. Mais vous pouvez conserver votre étincelle jusqu’à la fin de votre vie’. ‘Soyez intéressé’, leur recommanda-t-il. ‘Tout le monde veut être intéressant mais ce qui nous maintient en vie c’est d’être intéressé. Et comme dit le proverbe : C’est ce que vous apprenez une fois que vous savez déjà tout qui compte’.
Dans cette société où nous ne savons plus où donner de la tête, Gardner nous a donné un conseil intemporel : c’est la manière dont on pense un problème – en développant un point de vue unique – que les dirigeants d’entreprise peuvent accomplir les choses les plus grandes. Les meilleurs leaders que j’ai rencontrés n’étaient pas seulement de grands penseurs mais aussi des personnes curieuses qui apprenaient constamment.
Roy Spence, l’auteur de The 10 Essential Hugs of Life, cite dans son livre Jim Collins qui était lui-même un collègue de Gardner. Qu’a appris Spence de Collins ? ‘Nous sommes seulement novateurs quand nous faisons des choses pour la première fois. Comptez vos « premières fois » dans vos journées et dans vos semaines. Nous apprenons le plus au contact de personnes le plus différentes de nous. Aussi demandez-vous : Ne passez-vous pas la majeure partie de votre temps avec des personnes exactement comme vous ? Vos collègues ? Vos pairs ? Vos amis qui exercent le même métier ? Vos voisins ?’
Cela demande un vrai engagement personnel, surtout une fois que vous aurez atteint une position de pouvoir, de vous forcer à continuer à apprendre et à interoger le savoir conventionnel. C’est pourquoi les leaders doivent se poser ces deux simples questions : Est-ce que vous apprenez, en tant qu’entreprise et en tant qu’individu, aussi rapidement que le monde ne change ? Et êtes-vous déterminez à rester aussi intéressé qu’intéressant ?