J’ai appris qu’on pouvait traverser des crises de mélancolie. C’est drôle. Non, c’est pas vrai. J’ai appris aussi que certaines pouvaient durer dix ans. La mélancolie, c’est ce sentiment proche de la tristesse. Mais ce n’est pas tout à fait ça non plus car le sentiment de mélancolie peut naître avec la pensée d’un souvenir heureux. C’est bizarre la mélancolie mais c’est un sentiment que je vis plutôt bien. C’est un sentiment que j’aime bien. De belles choses naissent des états mélancoliques. Et puis, je ne suis pas une personne heureuse par définition. Je ne souris pas vraiment, je ne rigole pas à gorge déployée, je ne sais pas non plus si je suis une personne drôle. Je ne crois pas. J’ai souvent le visage fermé, la tête ailleurs et dans les oreilles des musiques qui ne soignent certainement pas le vague à l’âme. Mais ça me va. J’aime, au contraire, écouter des chansons qui expriment la mélancolie. Ca me parle. Beaucoup plus que les chansons qui parlent d’histoires heureuses. Les histoires heureuses et les happy endings ne m’intéressent pas. Ou plus. J’aime la dimension dramatique qui accompagne les chansons d’amour raté, les mélodies pastorales qui servent les chants des oiseaux blessés. Quelque part, ça rassure d’entendre dans le creux de mon oreille les maux de personnes qui ont encore plus le cafard que soi. Voici donc la playlist de ceux qui sont au fond du trou et qui font retrouver la lumière.
Non, je ne suis toujours pas payée par Kleenex et encore moins par Lexomil.
VILLAGERS – HOT SCARY SUMMER
DAMIEN RICE – ACCIDENTAL BABIES
JEFF BUCKLEY (ELTON JOHN COVER) – WE ALL FALL IN LOVE SOMETIMES
SUFJAN STEVENS – DEATH WITH DIGNITY
JASON MOLINA – NO MOON ON THE WATER
KEATON HENSON – SWEATHEART WHAT I’VE YOU DONE TO US
LAURA MARLING – WHAT HE WROTE
CAT POWER – METAL HEART
THE TALLEST MAN ON EARTH – LOST MY SHAPE (DAVID BAZAN)
THE HEAD AND THE HEART – DOWN IN THE VALLEY
TOWNES VAN ZANDT – OUR MOTHER THE MOUTAIN
AMOS LEE – EL CAMINO