genre: science-fiction
année: 2015
durée: 1h54
l'histoire: Dans un futur proche, la population, opprimée par une police entièrement robotisée, commence à se rebeller. Chappie, l’un de ces droïdes policiers, est kidnappé. Reprogrammé, il devient le premier robot capable de penser et ressentir par lui-même. Mais des forces puissantes, destructrices, considèrent Chappie comme un danger pour l’humanité et l’ordre établi. Elles vont tout faire pour maintenir le statu quo et s’assurer qu’il soit le premier, et le dernier, de son espèce.
La critique :
Ce n'est pas la première fois que le réalisateur, Neill Blomkamp, adapte un de ses courts-métrage au cinéma. En effet, par le passé, le cinéaste avait déjà signé District 9, lui-même adapté du court-métrage Alive In Joburg. En l'occurrence, Chappie, sorti en 2015, et actuellement dans les salles de cinéma, est l'adaptation du court-métrage intitulé Tetra Vaal.
Avec District 9, qui a remporté un vif succès dans les salles obscures et en vidéo, Neill Blomkamp s'est déjà imposé comme l'un des meilleurs réalisateurs de science-fiction du moment. Il a confirmé avec Elysium, toutefois légèrement inférieur à son modèle.
Inutile alors de préciser que le nouveau long-métrage de Blomkamp est particulièrement attendu au tournant. Pour Chappie, Neill Blomkamp retrouve son acteur fétiche, Sharlto Copley. C'est donc l'acteur qui joue le rôle de Chappie. C'est d'ailleurs Sharlto Copley qui a réalisé la capture de mouvement de l'androïde. Au niveau de la distribution, viennent également s'ajouter Hugh Jackman, Dev Patel, Yolandi Visser, Watkin Tudor Jones et Sigourney Weaver.
Pour le film, Neill Blomkamp avoue s'être inspiré de l'univers des mangas, en particulier d'Appleseed, pour créer le design de ses robots.
Toutefois, impossible de ne pas voir Chappie comme le successeur de Short Circuits, de John Badham, et plus largement de Metropolis, de Fritz Lang. Là aussi, il est bien question d'intelligence artificielle qui se rapproche de plus en plus de la conscience humaine. Hélas, la comparaison s'arrête bien là, mais j'y reviendrai... Attention, SPOILERS !
Dans un futur proche, à Johannesburg. Face à la montée de la criminalité, la police de la ville a fait appel à l'entreprise Tetravaal, dirigée par Michelle Bradley, qui a fourni desscouts - des robots policiers. Ces derniers ont été imaginées par Deon Wilson, qui développe de son côté une intelligence artificielle.
Alors qu'il ramène un carcasse de robot chez lui, Deon est kidnappé par des criminels délurés, qui lui demandent de reprogrammer le robot pour qu'ils les aident à commettre leurs larcins. Deon intègre dans le programme du scout sa nouvelle intelligence artificielle. Le robot doit alors tout apprendre, comme un bébé... De son côté, Vincent Moore (un ancien militaire travaillant maintenant à Tetravaal) souhaite voir s'effondrer le projet scouts, pour que la police préfère son projet : MOOSE. Premier constat: le scénario de Chappie part dans tous les sens.
Visiblement, Neill Blomkamp se laisse aller à tous ses délires, faisant de son androïde une sorte de Robocop doté de sentiments humains. Hélas, son cyborg part très vite en vrille.
Sincèrement, impossible de ne pas tiquer devant ce robot qui parle le "gangsta" ("I'm a ninja !"). Apparemment, Neill Blomkamp n'a pas peur de sombrer dans le ridicule. Plutôt qu'un film de science-fiction, Chappie s'apparente davantage à une sorte de comédie limite cartoonesque, l'humour et l'inventivité en moins. Le film brille surtout par ses lourdeurs narratives et des dialogues incroyablement idiots.
En l'occurrence, Neill Blomkamp se prend pour Paul Verhoeven en jouant la carte de l'autodérision. Hélas, rien n'y fait. Il est difficile de s'attacher à ce cyborg qui joue les gangsters punk de pacotille. Très vite, le film sombre dans un scénario archi-prévisible.
Même Hugh Jackman semble s'ennuyer comme un rat mort (façon de parler) dans cette mauvaise farce, que l'on tentera rapidement d'oublier (ça ne devrait pas être trop difficile...). A la rigueur, seuls Sharlto Copley, qui parvient tout de même à apporter une certaine humanité au robot, et Dev Patel, tirent leur épingle du jeu. Quant à la pseudo réflexion sur l'intelligence artificielle et le transfert de notre conscience humaine, elle est à peine esquissée et vite reléguée au second plan par les délires rap de notre boîte de conserve. Bref, après District 9 et Elysium, Neill Blomkamp semble montrer toute l'étendue de ses limites et/ou de son potentiel (vous choisirez...).
L'air de rien, Chappie constitue le tout premier navet du cinéaste, et quel navet ! A l'heure où Neill Blomkamp est déjà annoncé comme le futur réalisateur d'Alien 5, il y a de quoi être inquiet, très inquiet...
Côte: navet
Alice In Oliver