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[critique] Casino royale : James Bond la Résurrection

Par Vance @Great_Wenceslas
[critique] Casino royale : James Bond la Résurrection

Violent, iconoclaste, séduisant, n'en finit pas de convaincre les spectateurs de l'opportunité d'une refonte complète de la saga - et du personnage. Un générique graphique somptueux accompagné d'une chanson de Casino RoyaleChris Cornell qui agace d'abord avant de s'inscrire durablement dans votre mémoire sont de parfaites cartes de visite pour un film plus ambitieux qu'il n'en a l'air. C'est simple : Casino Royale est un des blu-rays qui passent le plus souvent sur notre platine.

Ce qui frappe de prime abord, c'est la réalisation efficace, énergique, sans fioriture mais sachant magnifier les décors extérieurs (le ) pour mieux se concentrer sur les personnages : ce n'est pourtant pas une première fois pour Montenegro, Venise, le lac de CômeCampbell, mais c'est sans doute celle dans laquelle il a su le mieux respecter le cahier des charges tout en collant à l'air du temps. Néanmoins, c'est principalement la prestation de chacun qui hisse le métrage vers le haut, d'un James Bond viril, presque bestial ( Daniel Craig, magistral) à une Vesper envoûtante. Ils se révèlent dans des tête-à-tête cyniques et malins, dans lesquels chacun cherche la faille de l'autre tout en y laissant entrevoir les siennes. Il est donc de bon ton de saluer la volonté des producteurs de sortir 007 du carcan dans lequel il était enfermé, de remettre les compteurs à zéro mais sans faire table rase du passé, en reprenant les codes et en les adaptant, en réinventant le personnage, en dispatchant ses critères de reconnaissance entre clins d'œil appuyés et hommage respectueux (le smoking, les punchlines, l' Aston Martin, le cocktail vodka-martini).

De l'action, de la hargne, une certaine idée de la classe, des personnages charismatiques (

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Eva Green est une Bond Girl superbe, sensuelle, mais également pleine de mystère et de caractère : plus qu'un faire-valoir aux mensurations idéales, elle est le catalyseur d'un James Bond fantasmatique encore en gestation : en révélant les failles de l'agent, elle va lui permettre de les refermer à jamais ; Mads Mikkelsen campe un adversaire plus qu'honorable et impressionnant de self-control) et des décors de rêve. Sans oublier les flingues, les bagnoles, et quelques (discrets et crédibles) gadgets : tout ce qui avait fait rêver plusieurs générations de spectateurs depuis Bons Baisers de Russie, culminant avec Goldfinger, avant d'être galvaudé durant des années pour revenir transfiguré avec Goldeneye.

ne fait donc plus rire (tant mieux) mais peut être cruellement drôle, n'est pas parodique mais se pose en digne héritier, n'est pas invulnérable ou infaillible, mais redoutable et efficace. Cela faisait bien longtemps (depuis la première fois que j'avais vu

[critique] Casino royale : James Bond la Résurrection
Bond Opération Tonnerre dans un ciné) que je n'avais pas ressenti ce plaisir un peu coupable devant un film de la licence, cette envie d'en voir davantage, d'en prendre plein les yeux, tout en se passionnant pour cet agent hargneux et brutal, pendant britannique d'un Jack Bauer dont il partage la férocité et la résistance, mais certainement pas la motivation. Craig en a fait un homme surentrainé mais encore fragile, séduisant mais pas séducteur (et ça fait toute la différence), calculateur mais pas encore tacticien, méthodique mais parfois désinvolte : ce Bond aux origines mystérieuses partiellement dévoilées, qui entretient des rapports énigmatiques avec M, va évacuer ce qui peut encore faire de lui un être humain pouvant se mêler aux autres et mener une vie normale. Sa rencontre avec une femme qui se dérobe et le magnétise va le façonner et le préparer à ce qu'il deviendra par la suite.

Certaines séquences sont haletantes, d'autres étonnent par leur candeur et leur sensibilité ; la

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scène finale est tout simplement énorme : du cinéma pour ceux qui aiment le cinéma. Et lorsqu'on voit la fameuse phrase qui ponctue le générique de fin : " James Bond will return", on ne peut que dire : " Oui ! Oui ! Vivement ! "

[critique] Casino royale : James Bond la Résurrection

Ian Fleming's Casino royale

Martin Campbell

22 novembre 2006 avec Gaumont/Columbia TriStar

Neal Purvis, Robert Wade & Paul Haggis d'après le roman Espions, faites vos jeux de Ian Fleming

Daniel Craig, Eva Green, Mads Mikkelsen & Judi Dench

Phil Meheux

Juste après avoir décroché son permis de tuer, James Bond récupère des données qui le mettent sur la piste d'un mystérieux personnage gérant l'argent de nombreuses organisations criminelles. Afin de le contrer, M n'a d'autres ressources que d'envoyer 007 au Montenegro, même si elle déplore ses méthodes expéditives. Elle lui adjoint une équipière mandatée par le Trésor britannique, qui lui servira de garante : 150 millions de dollars sont en jeu.


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