On découvre une jeune George Sand de dix-sept ans déjà très concernée par la condition des femmes et bien décidé à exprimer un désaccord à sa mère avec respect mais surtout une étonnante détermination. On découvre un Jean Cocteau plein d’humour, un Freud plein d’assurance quitte à paraître immodeste, un Mallarmétransi d’un amour qu’il exprime magnifiquement à la jeune fille concerné, un Proust qui semble déjà bien angoissé et beaucoup d’autres dont Balzac, Stendhal, Verlaine ou Rimbaud.
Preuve que même les plus grands auteurs n’ont pas toujours été infaillibles, ces lettres sont reproduites telles qu’elles ont été rédigées avec parfois une orthographe ou une conjugaison approximatives. Lettres aux parents, confidences, missives enflammées ou rêves de gloire, elles sont autant le reflet d’une époque qu’une source d’informations sur chacun de leurs expéditeurs.
A la fin de l’ouvrage, Marie-Ange Spire dans son Carnet de lecture, nous présente une brève histoire des lettres, un petit inventaire des lettres et nous rappelle l’importance de la correspondance d’un écrivain pour mieux comprendre son œuvre et le processus de création. Une synthèse brève mais néanmoins intéressante.
A l’heure du mail, aura-t-on beaucoup de traces de correspondances de nos auteurs actuels ?
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Extrait d'une lettre de Jean Cocteau à sa mère:
"De doux rêves m'ont visité cette nuit mais malheureusement aussi les puces, chose qui m'a occasionné d'amères réflexions sur la Bretagne en général et les Bretons en particulier. Couvert de ces traces d'animaux j'ai gardé à leur égard une rage sereine selon la loi des disciples... d’Épicure (c'est le cas de dire)."
L'avis de Faelysfolio juniorISBN 978 2 07 065887 9131 pages20155,60€