Tunis. Il fera beau demain.
Vol AF 8416. Deux heures trente de vol. Une voiture particulière l'attend avec son chauffeur, Imen. On lui a proposé une femme pour ne pas prêter le flanc à la rumeur. Elle assure aussi la protection rapprochée. Dans le hall de l'aéroport, deux hommes l'accompagnent. Dès qu'il aura pénétré dans la voiture, ils seront plus discrets. Au pays de Zine El Abidine Ben Ali, on ne voudrait surtout pas qu'il souffre d'un problème quelconque.
A 23 heures 30, l'attente des bagages est aléatoire, c'est pour ça qu'il n'a qu'un bagage à main. Qu'on s'occupe de sa sécurité, pas de ses affaires.
En moins d'une demie-heure, ce sont les faubourgs de Bizerte, les hauteurs avant de se retrouver dans son petit 200 m2. Slîm l'attend et lui porte un daiquiri préparé à l'avance.
46-41, 52-49. La série de chiffres lui revient en tête. Il ne parvient pas à la mettre à distance. Il est heureux de son "52-49", certes, sa cote est affectée d'une légère baisse. Elle, c'est une claque qu'elle a encaissée.
Il fera beau demain. C'est la petite phrase qu'il glisse rituellement à ses amis en visite ici. Et que ça dure jusqu'à l'automne et pourquoi pas jusqu'en 2012.
La petite phrase qu'il se répète dans la capitale chaque fois qu'il veut se porter chance.
photo : Lumières d'un bateau au large, Bizerte